ÉDITORIAL La franc-maçonnerie, un mythe suranné ! Certains se complaisent à le penser ou le prétendre. Croyez-nous, il n'en est absolument rien. En prenant connaissance de ce numéro et, surtout, en lisant la réédition du livre de Léon de Poncins, vous constaterez que la franc-maçonnerie a toujours été l'implacable adversaire de la religion catholique (ce fut là l'unique objet de sa création) et le demeure. Il est de bon ton, aujourd'hui, de dire qu'elle a beaucoup évolué dans le sens libéral et qu'il ne convient donc plus de maintenir une attitude intransigeante à son égard. Ce pourrait être un argument défendable s'il correspondait à la réalité des faits. Hélas ! C'est totalement faux : cette évolution extérieure n'est qu'une apparence. On peut, sans doute, constater que ses méthodes ont changé pour devenir plus souples, plus subtiles, plus habiles, moins brutales, moins grossières. Mais rien n'a été fondamentalement modifié dans ses principes, ses buts et son essence profonde. Nous n'en donnerons qu'un exemple, mais non des moindres, puisqu'il a directement trait à la religion catholique. Il y a quatre ans, les Editions de Chiré ont réimprimé un autre ouvrage de Léon de Poncins : Christianisme et franc-maçonnerie, au cours duquel sont exposés les preuves et arguments de la nocive influence maçonnique sur l'évolution de l'Eglise contemporaine (cf. page 16 de notre n°). Nous estimons important de nous y arrêter ici quelques courts instants en signalant qu'il contient un chapitre très éclairant, « La révolution liturgique », à propos de laquelle il est indéniable que la franc-maçonnerie a tenu un rôle déterminant pour contribuer à la destruction du rite traditionnel de la messe catholique. Voici en quels termes Léon de Poncins, à juste titre, a résumé la situation (p. 279 de son livre) : « Quand on assiste à cette nouvelle cérémonie du Souvenir célébrée selon le rite progressiste et qualifié encore par une vieille habitude de messe, on ressent un troublant sentiment de malaise, on ne sait pas très bien si l'on se trouve dans un temple protestant, dans une loge maçonnique ou dans une synagogue juive, mais l'on n'est certainement plus dans une église catholique. Toute l'affaire a été menée avec une grande habileté pour ne pas effrayer d'emblée les fidèles et pour les mettre progressivement, sans qu'ils s'en aperçoivent, devant le fait accompli ». Or ce fait accompli n'est que la conséquence inéluctable de la série de manœuvres insidieusement téléguidées par les hauts responsables maçonniques. Bien sûr, ces propos ont été écrits il y a une quarantaine d'années (au plus fort de la tourmente progressiste) et peuvent paraître extravagants de nos jours. Mais les faits sont là : à part quelques exceptions, c'est, malheureusement, ce que nous sommes amenés à constater dans la plupart des paroisses (ou ce qu'il en reste) aujourd'hui ! Jérôme SEGUIN (pour la rédaction de Lecture et Tradition)