ÉDITORIAL : Sœur Josefa Menéndez fut une âme privilégiée au même titre que sainte Gertrude et sainte Marguerite-Marie, et, cependant, elle ne bénéficie pas de la même notoriété. Pour quelle raison ? Peut-être, tout simplement, parce qu'elle était d'origine espagnole et vécut ses trois dernières années à Poitiers ! Il nous est agréable de publier, dans ce numéro, l'évocation de ses derniers instants relatés par notre ami Christian Auclair, et ce, d'autant plus que notre ville s'honore d'avoir connu au long de son histoire quelques figures parmi les plus marquantes de l'Église catholique (saint Hilaire, sainte Radegonde, le cardinal Pie). Nous devons mentionner ici que, grâce à son énergie, son dynamisme et sa volonté, Christian Auclair, avec ses amis de l'uvre du Sacré Cœur a considérablement travaillé, depuis plus d'une cinquantaine d'années, à sortir sœur Josefa de l'oubli dans lequel elle avait été « confinée » depuis plus d'une soixantaine d'années et restait presque totalement méconnue à Poitiers même. Nous rappelons en quelques traits les principales étapes de sa vie : elle était née, le 4 février 1890, en Espagne, dans une famille très chrétienne. Dès l'âge de 15 ans, elle fit vœu de virginité et souhaitait ardemment devenir religieuse et se consacrer à Dieu dans la Société du Sacré-Cœur, mais ses demandes successives n'aboutirent pas et ce ne fut qu'à l'âge de 30 ans qu'elle fut acceptée pour rentrer au noviciat de Poitiers, où elle devint l'objet de révélations divines pour une mission très spéciale : faire connaître au monde l'amour universel et la miséricorde infinie du Cœur du Christ. Et ce message commença à être diffusé dès le lendemain de sa mort, le 29 décembre 1923 (elle n'avait que 33 ans). Il fallut attendre encore 15 ans avant que le message soit publié et répandu auprès du public, dans un gros livre de 600 pages, intitulé Un Appel à l'Amour, paru en 1938, après avoir reçu l'approbation du cardinal Pacelli (futur Pie XII). Il fut diffusé à 50 000 exemplaires en six mois. Complété, il a été réédité en 1944 et traduit aujourd'hui en dix-huit langues. Tombé ensuite peu à peu dans l'oubli, durant les années post-conciliaires, il fut réédité, en 2014, par Christian Auclair. Il atteint actuellement une diffusion de 130 000 exemplaires en langue française ! L'ensemble de cette « réactualisation » de sœur Josefa a été réalisé sous l'égide de L'uvre du Sacré-Cœur (dont le siège est domicilié à Poitiers, dans les bâtiments du couvent où ne restent plus aujourd'hui, hélas, que quelques religieuses très âgées, sans que des vocations nouvelles se soient manifestées pour leur venir en aide et leur succéder). Les principales opérations effectuées furent l'édition ou la réédition de livres, brochures, opuscules, feuillets, images, blocs de pensées, en relation avec le livre principal (nous citons quelques titres à la fin de l'article de Ch. Auclair). Jérôme SEGUIN