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N° 117 (nouvelle série), janvier 2021 : Augustin Cochin et la "machine révolutionnaire" - La grande fumisterie

Référence : 116366
Date de parution : 20 janvier 2021
EAN 13 : 0000001163667
Nb de pages : 32
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Description
SOMMAIRE :  

Éditorial (par Jérôme Seguin) (p. 2 de couverture)
- Augustin Cochin et la grande fumisterie (1re partie, par Philippe Lauria) (p. 1) 
La révolution et la libre pensée (p. 2) - Réception et récupération (p. 14)
- Les cadeaux de Tante Anne (la bibliothèque des petits Chouans) (p. 21) 
La Famille Mackenzie voyage... en Islande et ...en Autriche (de Diane Malvezin) - Flugga (d'Isabelle de Saizieu) - Mon grand calendrier Carême et Pâques (de Régis Denel).
- Les métamorphoses de la justice et du droit à Rome et l'influence des diverses mafias sur la vie de l'Église (2e partie, par Paul-André Maur) (p. 24)
- Nos éphémérides (par Vincent Chabrol) (p. 31)
Critique du libraire
ÉDITORIAL : Augustin Cochin est assurément un des historiens de la Révolution de 89 qui reste, encore aujourd'hui, un grand méconnu. Pour quelle raison ? Tout simplement car il ne s'est pas contenté, comme beaucoup - même parmi les plus violemment critiques - de relater les faits, les drames, les massacres, les violences ou les persécutions. Il est remonté bien plus en avant pour découvrir et mettre à jour le rôle essentiel tenu par ce qu'il appelle les « sociétés de pensée » qui se sont constituées dès les années 1750 et dont le principe était simple : ce furent d'abord des cercles d'apparence inoffensive qui, peu à peu, ont mis en œuvre la « socialisation de la pensée », puis se muèrent en rouages essentiels de la « socialisation de la volonté », avec l'intervention de la franc-maçonnerie, puis s'achevèrent avec la « socialisation des biens ». Ainsi, en moins d'une cinquantaine d'années ont été actionnés les leviers qui mirent en marche la machine révolutionnaire. Ces trois époques rappellent les trois temps de la conjuration bien observés et décrits par l'abbé Barruel, dans ses Mémoires pour servir à l'histoire du jacobinisme : propagation de l'impiété, action contre les rois, anarchie. La présentation que fait Philippe Lauria de la démonstration de Cochin est implacable. On y retrouve, décrites point par point, les méthodes qui allaient ensuite être mises en application par les pires dictatures qui ont ensuite (depuis deux siècles) ensanglanté l'Europe et le monde : comités de surveillance, loi des suspects, délation, épuration... C'est ainsi que Cochin, lui-même, a défini l' « esprit » de la révolution en une simple phrase : « Rien ne s'écrit, rien ne se dit, sous peine de dénonciation et de mort, sans le visa des patriotes, c'est-à-dire des Jacobins ». Elle nous permet d'en tirer le constat suivant : la république et la démocratie contemporaines ne sont que les héritières obéissantes et dociles des règles d'éducation inculquées par leur mère universelle, la Révolution, qu'elles appliquent, sans vergogne. Ne nous voilons pas la face, nous le constatons en permanence aujourd'hui, en 2021 : l'ensemble du monde (à de très rares exceptions près) subit la même inexorable dictature, soit sanglante, soit plus feutrée, en fonction des circonstances, qui condamne, emprisonne, élimine et tue les récalcitrants. Cochin était un catholique affiché et affirmé, ce qui explique que son œuvre a été soigneusement mise sous le boisseau par ses innombrables adversaires. De plus il est mort jeune (tué pendant la guerre, en 1916, à moins de quarante ans). Il n'a pas eu la satisfaction de connaître la réalisation de ses écrits, qui ont été publiés à titre posthume (en 1921 et 1924), quand le « radieux avenir du genre humain » commençait à être répandu par la terreur communiste à travers le monde... Jérôme SEGUIN