ÉDITORIAL : Augustin Barruel, prophète du gouvernement mondial Pour le deuxième centenaire de la mort du R. P. Augustin Barruel, Christian Lagrave brosse (pages 1 à 17) le portrait de l'auteur des Mémoires pour servir à l'histoire du jacobinisme, qui reste à notre avis l'une des toutes meilleures études et analyses des raisons et causes du déclenchement de la funeste révolution de 1789 . Dans le cours de son exposé, notre ami rappelle qu'avant la parution de cette œuvre (en 1798), Barruel avait publié, en 1781, un précédent travail, moins connu, mais d'un intérêt essentiel, Les Helviennes qui « proposait de mettre en lumière l'absurdité du système des philosophes, leurs incohérences et leurs contradictions ». Dans l'un et l'autre de ces deux ouvrages, le visionnaire Barruel avait prévu, il y a plus de 200 ans, ce qui se déroule, presque point par point, aujourd'hui sous nos yeux : l'aboutissement à un gouvernement mondial dont les puissants de ce monde nous ont annoncé l'inéluctabilité, en décrivant « le caractère spécial d'une révolution faite par des sectaires n'est pas que ses dogmes diminuent en devenant communs ; c'est qu'elle fait pleuvoir la terreur, l'indigence, l'esclavage sur chacun comme sur tous ». Quelle lucidité ! Et ce plan, foncièrement satanique est confirmé, sans réplique possible, par les recherches historiques d'une rare qualité effectuées, dans une dizaine de livres, par Xavier Martin, pour toute la période dite des « Lumières » (de 1750 à 1820, environ). Il l'expose, une fois encore, dans son dernier volume d'une acuité exceptionnelle pour disséquer l' « Anatomie d'une illusion républicaine : l'homme rétréci par les "Lumières" » (que nous présentons dans les pages 22 à 25). Qu'il suffise d'en lire le contenu pour confirmer que ce que prophétisait Barruel est en cours de réalisation (et même d'achèvement). Pour notre plus grand malheur. Hélas ! Jérôme SEGUIN 1 - Nous devons préciser, ou rappeler, que ce fut le grand mérite de notre modeste maison de Chiré d'avoir effectué, en 1973 (à l'époque sous le nom de Diffusion de la Pensée Française), la première réimpression de cette œuvre magistrale qui n'était plus disponible depuis un siècle et demi. Nous avions reproduit le texte revu et corrigé par Barruel, paru en 1818, peu avant sa mort. Nous avons pu, ainsi, la remettre à l'honneur et lui assurer l'audience qu'elle mérite (grâce, il faut le souligner, à l'important travail de recherche et de documentation historique effectué par Christian Lagrave), puisqu'elle a été ensuite rééditée à deux reprises (sous la marque des Éditions de Chiré), en 2005, puis en 2013.