ÉDITORIAL : Saint Joseph est assez souvent décrit comme « le grand silencieux de l'Évangile », alors qu'il a tenu un rôle essentiel, capital, surnaturel pour la naissance, puis tout au long de la vie terrestre de Notre Seigneur Jésus-Christ. Son silence fut une manifestation de son humilité. Tout le mérite d'Élise Humbert est de nous permettre de beaucoup mieux connaître à quelle hauteur est parvenue la vertu d'humilité de cet homme élevé bien au-dessus de tous les autres. Il n'y eut de lui qu'une seule brève apparition sur terre, à Cotignac, en Provence en 1660, quand il est venu transmettre non pas peut-être un extraordinaire message, mais, pourrions-nous dire, un conseil ou un exemple éloquent pour notre monde d'aujourd'hui qui ne vit que d'apparences : « La simplicité est remplacée par la duplicité, considérée comme une souveraine habileté ; le détachement est supplanté par un attachement compulsif aux biens matériels ; l'union à Dieu est chassée par le bruit, l'agitation et le désir frénétique de paraître. On veut paraître ce qu'on n'est pas et l'on s'efforce de ne laisser paraître ce qu'on est vraiment », dit M. l'abbé Lorans dans sa préface. Voilà quel est l'enseignement fondamental de saint Joseph. Ce n'est donc pas sans raison qu'il a été déclaré et reconnu comme « Patron de l'Église universelle ». Ce n'est pas sans motif, non plus, qu'un décret du pape Pie IX, du 8 décembre 1870, affirmait que « La dévotion envers saint Joseph est le salut de la société contemporaine » ; une dévotion aujourd'hui encore bien plus nécessaire qu'elle ne le fut au XIXe siècle. * Il est un autre thème d'importance abordé dans ce numéro, celui de la Messe Perpétuelle, dont la célébration, dans son « rite inchangé », avait été demandée par Claire, Ferchaud, à Loublande (dans les Deux-Sèvres). Notre ami Claude Mouton-Raimbault, assurément le meilleur connaisseur contemporain des « faits de Loublande », livre ici et commente le témoignage capital, resté inédit, d'un prêtre, l'abbé Roche, au sujet de la « tentative de Pie XII en faveur de la Messe Perpétuelle » qui se solda par un échec, du fait, en grande partie, de la nouvelle théologie issue du concile Vatican II, définie en ces termes par Claire Ferchaud : « Une nouvelle religion tendra à se substituer peu à peu à l'ancienne, au point d'en prendre toutes les apparences. On ne nie pas le Sauveur, on le défigure ». Jérôme SEGUIN