ÉDITORIAL : Au mois de décembre dernier, d'affligeants et déplorables « événements » ont provoqué une gigantesque pagaille qui a transformé la France en un innommable cloaque - qui n'est peut-être même pas achevé à l'heure où nous écrivons (6 janvier) - et qui va certainement entraîner des conséquences, dont nous ne connaissons pas aujourd'hui la gravité, mais qui risquent de valoir très cher ! Or, il faut se rendre à l'évidence : il s'agit là manifestement d'une illustration de ce que notre belle, mais aussi pauvre France doit subir depuis tant d'années. Et il ne faut pas hésiter à montrer du doigt où se situent leurs causes et origines qui sont, sans conteste à imputer au gouvernement dont la responsabilité est lourdement engagée dans ce marasme. Il est la confirmation que les dirigeants qui prétendent conduire la politique n'ont absolument pas les capacités requises pour accomplir la mission qui leur a été confiée. En termes précis, cela s'appelle l'impéritie, c'est-à-dire tant l'inhabilité que l'ignorance à exercer cette fonction. Mais, fort heureusement, la Providence veille et vient de nous apporter quelques éléments pour nous rasséréner, qui se trouvent réunis dans un excellent livre de Marie-Pauline Deswarte, très opportunément sous-titré Chroniques d'une France à relever, présenté dans les pages suivantes par Jean-Baptiste Geffroy qui estime que cet ouvrage « se rattache aux piliers les plus solides de la pensée contre-révolutionnaire », notion bien évidemment ignorée par les béotiens qui occupent les « hautes sphères » du pouvoir. Elle fournit, en effet, les indispensables éléments du principe fondamental qu'il est devenu urgent d'opposer au déclin français pour tenter de mettre fin à la « lente et inexorable déchéance du politique qui sévit en France depuis plus de deux siècles ». Car, il ne faut pas se voiler la face, ni se dissimuler derrière des faux-semblants ou quelques vagues illusions provisoires de redressements passagers : la France est littéralement démembrée depuis la révolution de 1789. Et il est aujourd'hui - si toutefois il en est encore temps - urgent et vital de la relever ; et, pour y parvenir, il n'y aucune autre issue que celle suggérée par Mme Deswarte : « Pour être légitime, le pouvoir doit être exercé par un homme qui ne le tient pas de lui-même et qui l'exerce à des fins plus hautes que lui ». Au terme de la lecture de ce magnifique petit livre, nous devons dissiper toutes les raisons de nous désespérer ; en revanche, nous avons le devoir et l'obligation, chacun à notre niveau et avec nos moyens, de contribuer à la mise en œuvre de ce programme, le seul hors duquel, « Il n'y aura point de salut ». Jérôme SEGUIN