La mort un passage vers la vie...
4/5 https://www.lesalonbeige.fr/
.----. Ancien aumônier général du collège Stanislas, à Paris, Philippe de Maistre est actuellement curé de la paroisse Saint-André de l’Europe. Il publie Mourir vivant. Une spiritualité de la fin de vie (Éditions Le Laurier). Extrait d’un entretien donné au Figaro :
Pourquoi un livre sur la mort ?
Pour parler de la vie ! La mort n’est pas un « à côté » de la vie. Vie et mort sont les deux faces d’une unique médaille. Tous les philosophes invitent à considérer la mort pour mieux vivre. Et la foi chrétienne voit dans la mort un passage vers la vie. Notre époque n’a de cesse de séparer mort et vie. On meurt loin de chez soi, à l’hôpital le plus souvent. La mort est ainsi chassée de la vie. Mais la vie est également chassée de la mort. Car on ne voit plus les derniers instants comme un temps à vivre. On leur nie toute valeur, faute de les placer dans la perspective de la vie éternelle. Du coup, on emploie beaucoup d’énergie à les abréger par l’euthanasie ou à les gommer par l’acharnement thérapeutique et la sédation profonde qui l’accompagne. « L’approche de la mort terrifie, et si le nouveau-né avait conscience de l’approche de la vie, il serait tout aussi terrifié », disait Charlie Chaplin. Le parallèle entre naissance et mort est fondamental. Comme le nouveau-né est pleinement impliqué dans l’événement de sa venue au jour, le mourant est pleinement impliqué dans l’enfantement à la vie éternelle.
Vous évoquez un « effacement du spirituel » qui empêche de bien considérer la mort…
Nombreuses sont les personnes qui se dévouent pour entourer les personnes en fin de vie, mais ne voient pas ce qui se joue ultimement : le mystère d’une naissance. On considère la douleur physique avec le souci louable de l’atténuer. On considère également les épreuves psychologiques avec le souci de les accompagner. Mais on oublie qu’il y a également un processus spirituel qu’il s’agit d’accompagner. L’homme est tridimensionnel : corps, âme (c’est-à-dire psychisme) et esprit (c’est-à-dire ouverture à la dimension transcendante). C’est cette dernière dimension qui est la grande oubliée de notre époque laïcisée. J’ai été bien souvent bouleversé par la qualité de la vie spirituelle de personnes pourtant diminuées intellectuellement ou atteintes dans leur équilibre psychologique. C’est le cas de bien des personnes atteintes d’un handicap mental dont la réceptivité à la vie spirituelle est infiniment plus développée que bien des personnes dites en bonne santé. […]
[ Signé : Michel Janva le 28 octobre 2021 pour Le Salon Beige
]
P.S. : Salon Beige, qui êtes-vous ? - Nous sommes quelques laïcs catholiques, dans la tranche d’âges 30-50 ans. Ce qui nous unit, c’est notre Foi catholique et notre désir, au fil de l’actualité, de réfléchir à voix haute sur la façon de l’appliquer dans la société actuelle. Fidèles au Pape, au Magistère de l’Eglise, nous voulons travailler au Bien commun de la société en informant nos lecteurs sur l’actualité, vue au regard de la doctrine sociale de l’Eglise. Le directeur de la publication est Guillaume de Thieulloy. Adresse : Tour CIT, 3 rue de l’Arrivée, 75015 Paris.
"Nous ne mourrons pas de mort, nous mourrons de vie"
4/5 L'Homme Nouveau
.----. « Notre époque n’a de cesse de séparer mort et vie. On meurt loin de chez soi… La mort est ainsi chassée de la vie. Mais la vie est également chassée de la mort », résume bien l’abbé Philippe de Maistre, auteur du récent livre Mourir vivant. Une spiritualité de la fin de vie (Le Laurier). « Nombreuses sont les personnes qui se dévouent pour entourer les personnes en fin de vie, mais ne voient pas ce qui se joue ultimement : le mystère d’une naissance », ajoute-t-il (dans un entretien publié le 27 octobre par Le Figaro).
En l’absence de repères et de sens de la transcendance, dévouement et vénalité se mêlent au demeurant en des initiatives matérialistes et technologiques qui renvoient aux fabriques de bébés évoquées plus haut. Prendre soin de la vie jusqu’à la mort n’est pas prendre soin de la mort !
[ Novembre 2021 ]
P.S. / L’Homme nouveau est un bimensuel catholique français fondé en décembre 1946 sous l'impulsion du père Marcellin Fillère et de l'abbé André Richard. Il a connu un fort développement sous la direction de Marcel Clément des années 1960 à la fin des années 1990, et est dirigé depuis 2001 par Philippe Maxence. (Wikipédia )