Henry de Montherlant est le fils unique d'une famille de petite noblesse. Dès l'enfance, quatre grandes passions orienteront l'oeuvre du futur écrivain : l'antiquité romaine, le sport, la corrida et l'écriture. La dernière parachève les précédentes. Bachelier en 1911, il découvre la camaraderie et la sensualité. Sur le front en 1918, il est blessé puis démobilisé l'année suivante. Publiant son premier roman, Le Songe (1922), il se montre attaché aux valeurs héroïques et au culte du corps, comme dans Les Olympiques (1924).
Indépendant, assoiffé de liberté, souhaitant se dépayser, il devient le "voyageur traqué" de l'Espagne à la Tunisie. Romancier à succès de l'entre-deux-guerres (Les Célibataires, 1934 ; la série Les Jeunes Filles, 1936-1939), essayiste audacieux (Service inutile, 1935), il deviendra un dramaturge reconnu. De La Reine morte (1942) à La Guerre civile (1964), en passant par Le Maître de Santiago (1947), le théâtre de Montherlant prendra pension à la Comédie-Française jusque dans les années soixante.
Sans avoir fait acte de candidature, il est élu à l'Académie française en 1960. Couvert de gloire, considéré par François Mauriac comme un écrivain appartenant à la lignée de Chateaubriand ou de Barrès, il publie son dernier roman, Un assassin est mon maître, en 1971. Affaibli par plusieurs chutes, devenant aveugle, il se suicide dans son salon du quai Voltaire, à Paris, le 21 septembre 1972.