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Moi, Grignon ! - Général de colonne infernale

Référence : 118707
1 avis
Date de parution : 26 juin 2021
Auteur : LUEIL (Richard)
Collection : POUR SERVIR L´H
EAN 13 : 9782490236152
Nb de pages : 320
22.00
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Description
Louis Grignon est sans conteste l'un des plus célèbres criminels de guerre de l'époque révolutionnaire. Son nom, indissociable des tristement célèbres "colonnes infernales", a laissé dans le Bocage vendéen une mémoire de sang et de feu. La littérature historique a longuement recensé ses hauts faits, continuant de nos jours à lui attribuer les pires abominations, souvent à raison, quelquefois à tort, non par désir de tromper le public, mais par la conséquence d'une réputation qui a dépassé le seul cadre des opérations qu'il commanda lui-même. Incarcéré après la chute du régime de la Terreur, il rédigea un mémoire pour sa défense dès la fin de l'année 1794, soit sept mois avant que ne paraissent ceux de son supérieur, Louis-Marie Turreau.
C'est ce mémoire que nous présente Richard Lueil, assorti d'une analyse à la lumière stricte et pondérée des archives, loin des légendes que l'on a souvent attribuées à un Grignon supposé idiot, alcoolique, porté à la violence gratuite, et qui s'avère être, bien au contraire, un militaire de la Révolution assez commun pour son époque. Ce constat, qui transparaît sous la plume de l'historien, rend Grignon plus glaçant encore que tous les crimes commis sous sa responsabilité.
TitreMoi, Grignon ! - Général de colonne infernale
Auteur LUEIL (Richard)
ÉditeurLE LYS ET LE LIN (EDITIONS)
Date de parution26 juin 2021
Nb de pages320
CollectionPOUR SERVIR L´H
EAN 139782490236152
PrésentationBroché
Épaisseur (en mm)18
Largeur (en mm)156
Hauteur (en mm)234
Poids (en Kg)0.43
Biographie
Critique du libraire
320 p. dont un cahier de 10 pages d'illustrations couleur . " Richard Lueil s'est attaqué à un personnage maudit de l'histoire vendéenne, le général Grignon. "
Les avis clients
Un personnage maudit
3/5 http://www.vendeensetchouans.com/
.----. Richard Lueil s’est attaqué à un personnage maudit de l’histoire vendéenne, le général Grignon. Il ressort de l’étude minutieuse du mémoire que ce commandant de colonne infernale élabora à la fin de l’année 1794, le portrait d’un homme instruit, issu de la bourgeoisie angevine, loin de la brute inculte qu’on nous peint souvent pour expliquer l’ampleur des massacres commis sous ses ordres. Ce qui le rend plus terrifiant encore. Les historiens de la Vendée ont souvent donné à Grignon les traits d’un tueur sanguinaire, ayant plus de bravoure à massacrer femmes et enfants, comme l’écrit l’abbé Deniau, qu’à combattre des hommes en armes (1). Crétineau-Joly, qui n’est pas le plus recommandable comme source historique, n’hésite pas pour sa part à attribuer à ce général le plus grand nombre d’attentats commis contre la nature et la société que tous les autres ensemble. Pour noircir – ou plutôt rougir – le portrait de Grignon, il en fit un fils de boucher et boucher lui-même, qui aurait appris sur l’étal de son père à assommer les bœufs et qui, de ce métier, aurait su se faire un devoir patriotique pour égorger les hommes (2). L’horreur des crimes commis sous les ordres de Grignon de janvier à avril 1794 se suffit pourtant à elle seule, sans qu’il soit besoin de barbouiller d’encore plus de sang le visage de ce commandant de colonne infernale, ni de le peindre en bourreau tuant ses victimes de ses propres mains. La réalité est bien plus nuancée. Pour peu que l’on se donne la peine de lire ses écrits, Grignon se révèle plus intelligent et cultivé qu’il n’y paraît. Car loin d’être un boucher inculte et violent, le personnage est issu d’un milieu bourgeois aisé, bien implanté dans la région de Doué, entre Cholet et Saumur. C’est là un caractère original parmi les subordonnés du général Turreau, caractère qu’il partage avec son collègue Caffin (3), originaire de cette même partie de l’Anjou frontalière de l’insurrection. Cette particularité pousse d’ailleurs à s’interroger sur ce qui l’a motivé pour s’acharner à ce point sur un pays qu’il connaissait bien et dans lequel il avait des liens avec les familles de notables. Le Mémoire pour Grignon Autre singularité, Grignon a beaucoup usé de la plume, à l’instar de son supérieur à l’armée de l’Ouest, le général Turreau. Il y fut certes contraint et forcé, comme ce dernier, pour élaborer sa défense après sa mise en état d’arrestation le 29 septembre 1794. Incarcéré dès le 2 octobre suivant, il se lança alors dans la rédaction d’un plaidoyer pro domo, publié deux mois après le mémoire de Lequinio qui l’avait accablé (4). Il s’y défendit pied à pied, parfois maladroitement, contre chacune des accusations portées contre lui, principalement par Lequinio et Chapelain, étayant son propos de nombreuses pièces justificatives et de lettres de soutien adressées tant par des militaires que par des municipalités. C’est ce Mémoire pour Grignon, mais aussi les innombrables rapports et lettres à charge ou à décharge, qui ont servi de base au travail de recherche de Richard Lueil. Nul autre mieux que cet érudit de Cerizay ne connaît tous les chemins empruntés par cette colonne infernale. Il s’y meut avec autant d’aisance que dans les archives qui lui ont fourni une documentation jamais rassemblée sur ce sujet. Précisons que Richard Lueil n’a pas relaté dans son livre la marche de cette armée au jour le jour ; la plupart des historiens de la Vendée en ont fait maintes fois le terrible récit et lui-même en a étudié tous les aspects sur son blog Chemins Secrets. Toutefois les exactions de Grignon apparaissent bien chaque fois que nécessaire au cours de l’analyse de son argumentaire. Richard Lueil a préféré se concentrer sur la part moins connue de cet homme (5), cerner sa personnalité, pour comprendre comment il s’employa habilement à dégager sa responsabilité dans les crimes dont il était accusé. Tant et si bien qu’il fut libéré le 28 avril 1795 après examen des pièces de son dossier par le Comité de Sûreté générale (6). Les dénonciations à son endroit n’ont cependant jamais été oubliées dans cette partie de la Vendée qu’il ravagea au début de l’année 1794. Le nom de Grignon est même gravé dans le métal çà et là, au Pin, à Saint-Paul-en-Pareds, pour perpétuer la mémoire des massacres dont il se rendit coupable, n’en déplaise à la justice révolutionnaire. Notes : (1) Félix Deniau, Histoire de la Vendée, 1878, t. IV, pp. 366-367. (2) Jacques Crétineau-Joly, Histoire de la Vendée militaire, 1895-1896, t. II, p. 129. Reconnaissons qu’il ne fut pas le seul : Théodore Muret parlait aussi de « Grignon, le ci-devant boucher » dans son Histoire des guerres de l’Ouest (1848, t. II, p. 54). (3) Originaire de Doué, dont il sera maire de 1804 à 1815, Jean-Alexandre Caffin fut chargé par Turreau du commandement d’une colonne qui partit de Cholet le 21 janvier 1794 pour dévaster la région de Maulévrier, Les Échaubrognes et Saint-Laurent-sur-Sèvre. Sa mère était cousine germaine de Grignon. (4) Joseph-Marie Lequinio, député du Morbihan à la Convention, voulut faire oublier ses propres excès en Vendée en publiant, en octobre 1794, un mémoire dans lequel il rassembla de nombreuses dénonciations des crimes commis notamment par Grignon. Cet ouvrage intitulé Guerre de la Vendée et des Chouans a été réédité en 1995 par Pays et Terroirs, à Cholet. (5) En particulier sa généalogie, établie par sa femme Nadine, administratrice du blog La Maraîchine normande. Avec quelques surprises, comme le fait que Grignon était l’oncle de Jean-François Merlet (originaire de la même région de l’Anjou), préfet de la Vendée de 1800 à 1809. (6) Turreau, quant à lui, sera acquitté par un tribunal militaire le 19 décembre 1795 et sera réintégré dans l’armée. [Posté par : Nicolas Stofflet le 30 juin 2021 sur " Vendéens & Chouans " ]