"J'aime notre Birmanie à la folie !"
Ce cri du coeur résume fort bien l'état d'esprit dans lequel sont les missionnaires vendéens au tournant du XXè siècle.
Le mécréant ou le blasé qui lira les sept récits présentés ici sera fondé à trouver ces gens fous. Il admettra au moins qu'ils allaient au bout de leurs convictions. Le croyant pourra penser que c'est là "le témoignage le plus crédible de la vitalité de l'Évangile".
Ce modeste échantillon de lettres, comme les deux récits des longs, si longs voyages en paquebot depuis Marseille - déjà une aventure en soi - est tout à fait représentatif des réflexions qu'on peut découvrir sous la plume des centaines de missionnaires, prêtres et religieux confondus, envoyés aux quatre coins du monde entre 1850 et 1940.
L'apprentissage de la langue, l'impact du climat et de la nourriture sur la santé, le souci du salut des âmes à tout prix, y compris pour sauver aussi la sienne, les soins aux malades, l'enseignement, le manque d'argent, la demande récurrente de soutiens en hommes... tout y passe, et sur tous les tons...
Deux prêtres des Missions étrangères, un père de Chavagnes, plusieurs frères de Saint-Gabriel, un mariste, des soeurs de Saint-Paul de Chartres, voilà pour les congrégations. Le Tonkin, le Laos, la Birmanie, l'Éthiopie, Madagascar, le Gabon, l'Inde, la Dominique, la Thaïlande, le Japon, les îles Salomon, voilà pour les destinations...
Avec, au bout du voyage, parfois la palme du martyre...
En photo, en 4è de couverture : Mgr Gendreau, du Poiré-sur-Vie, une longévité rare chez les missionnaires d'avant-guerre : mort à 85 ans en 1935, dont 62 ans passés au Tonkin.