Le polar de l’été !
4/5 Présent .
.----. Meurtre à Bandera : le polar de l’été signé Alain Sanders
Le privé de ces dames ! Tout commence au Cowboy’s Bar de Bandera, bourgade des
Texas Hills. Un bar où, baignant dans les effluves de Lone Star, Jack Daniel’s et Jim
Beam (des boissons d’hommes), se produisent chaque soir des chanteurs et des groupes
de Country Music. Un endroit où l’on n’aime pas trop que des pieds-tendres et autres
gommeux des villes viennent jouer les cow-boys d’opérette et encore moins chercher des
poux aux gars du coin, en l’occurrence à Ray Johnson, un privé à l’ancienne, veuf frisant
la quarantaine et ancien du Vietnam comme son pote Pete Holly. Deux gars du Texas,
toujours prêts à distribuer des avoines et, à l’occasion, enfouraillés comme s’ils se
préparaient à instaurer une dictature.
Deux gars du genre poing de fer et cœur d’or, qui n’hésitent pas à secourir la veuve et
l’orphelin. Surtout quand une môme à couper le souffle, plus chaude qu’un brasero texmex
et ayant du « répondant » à chaque « étape », vient solliciter les services de Ray afin
d’enquêter sur le meurtre de sa sœur embringuée dans une sale affaire de trafic de
drogue. Un trafic orchestré par des mafieux de Las Vegas, qui ont tout de la brute et du
truand mais rien du bon.
Aussi radical que l’inspecteur Harry, Ray, au grand dam de son greffier Alamo et de sa
femme de ménage Mrs Prather, va délaisser pour un temps son home sweet home
« peuplé » de photos de John Wayne et de chanteurs Country pour mener l’enquête. Une
enquête à hauts risques avec distribution de torgnoles et de « valdas » qui volent bas.
Sarabande au Texas ! Un nouveau héros est né : avec ces premiers pas du détective privé,
Ray Johnson, sur lequel plane l’ombre de James Lee Burke et Mickey Spillane, Alain
Sanders, rédacteur/baroudeur de Présent et auteur de nombreux ouvrages qu’on ne
présente plus, nous entraîne dans un polar mâtiné de « guide » touristique du Texas et
de la Country Music (ses dadas).
Un polar rondement mené, à lire et à savourer de la première à la dernière page, à
l’ombre d’un pin parasol, en sirotant, pour rester dans l’ambiance, une Lone Star, un
Jack Daniel’s ou un Jim Beam, selon affinités. Alors, Go West et surtout Don’t Mess With
Texas, comme dirait Ray Johnson, dont on attend les prochaines aventures promises par
l’auteur. [ Signé : Pierre Malpouge dans " Présent ", n° 8656 du 22 juillet 2016 ]