Imagination visionnaire de l’auteur !
5/5 Lecture et tradition .
.----. Après Les plus beaux Noëls, voici Les plus beaux contes sacrés publiés dans divers journaux entre 1938 et 1958. On y trouve des contes de pèlerinage, Les Pèlerins d’Argentan,Les Pèlerins de Salerne, Le docteur Cottard, ascension spirituelle d’un homme dans les souffrances de la marche. Dans La Fête-Dieu le lecteur peut se délecter de la somptueuse description de la procession : « Des draps d’or et d’argent ; des brocarts chamarrés, dont certains sont garnis de pierres : grenats, pour la grappe, améthystes, aigues-marines, pour la fleur ; et des paillons de métal pour les feuilles. D’autres comportent des galons de perles. Sur des chapes, les agneaux de sacrifice semblent des statuettes découpées. Toutes les formes se rejoignent : depuis les lourdes guérites du grand siècle, jusqu’aux manteaux souples des catacombes ; les mandilles des diacres évoquent Byzance. »
Le pathétique de la situation peut transfigurer la description. Un pèlerin sent venir la mort sur le chemin qui mène au Mont Saint-Michel mais il espère voir le but du pèlerinage avant de rendre l’âme : « Le soleil descendu avait fini par percer les brumes et, par les trouées nuageuses, il dardait des rayons puissants et splendides. Le vieillard poussa un cri : là-bas étincelait un merveilleux phénomène d’eau et de lumière. Le soleil révélait la mer jusqu’alors invisible, s’y réfractait, la transformait, elle et les sables humides, en bande de feu allongée, fulminante, au centre de quoi, opposée aux rayons et tranchant en noir, montait, montait une île qui se hérissait de bâtisses et de flèches, de découpures : une pyramide d’ombres qui se précisait à chaque seconde... et grandissait encore. »
On rencontre dans ces pages des personnages de toutes les conditions, bien insérés dans leur terroir et vivant une foi robuste. À côté de descriptions très travaillées et soulevées par l’imagination visionnaire de l’auteur, les dialogues sont souvent directs, rudes, dépouillés : La Varende maîtrise parfaitement l’art de conter.
.[ L. Daubainveau dans Lecture et tradition, nouvelle série, n° 11, mars 2012 - Notre revue parait depuis 1966 et vous pouvez trouver tous les numéros, ici, sur notre site et, de plus, ils sont souvent encore disponibles ]
Style imagé comme l’eau-forte
5/5 Le Spectacle du Monde .
.----. Fidèle aux traditions d’une certaine droite royaliste française, Jean Malland, vicomte de La Varende (1887-1959), refusa sa vie durant les valeurs et la morale bourgeoises. Les héros de ses romans, hobereaux normands pour la plupart, sont orgueilleux, sensuels, combatifs, refusent l’argent, la rentabilité immédiate, la médiocrité, vivent dans l’excès et la violence, mais sont compréhensifs et généreux. Ils ne sont pas au service d’une cause ; ils sont au service de Dieu. Il faut lire Pays d’Ouche, Nez de Cuir, les Manants du roi, le Centaure de Dieu, ses biographies de Surcouf et de Tourville, pour entrer dans son monde mythique. Jamais méprisant, exigeant avec lui-même, rassurant, porté à l’humour, Jean de La Varende en surprend plus d’un, tantôt émouvant, tantôt féerique, passant brusquement à des situations implacables.
Publiés dans divers journaux entre 1938 et 1959, ces dix-sept contes sacrés ont tous un point commun : leurs personnages croient à la vie, à l’art, au ciel. Il leur faut voir, entendre, palper, sentir, pressentir la présence de Dieu. Qu’on n’aille pas imaginer qu’ils font partie d’une galerie de bigots, de grenouilles de bénitier, de géniflecteurs, de bondieusards. Ils respirent, au contraire, la santé, la joie de vivre. L’enfant roi est tourné vers le beau ; les paysans sont à la fois impatients et nostalgiques ; les prêtres, toujours prêts à voler au secours des malheureux ; le docteur, volontaire dès lors qu’on lui signale quelqu’un d’indisponible ou pris d’infirmité, ne connaît plus de repos. La Varende est persuadé que c’est au moment où l’on perd pied qu’une présence invisible vole au secours de celui qui souffre. Alors a lieu le miracle. Il le dit dans un style imagé comme l’eau-forte, ne s’embarrassant de rien, encore moins de la chatouilleuse susceptibilité des hommes. [ Alfred Eibel dans Le Spectacle du monde, février 2012 ]
Résonance d'épopée intemporelle .
5/5 1.2.3. LOISIRS
.----. Un vrai texte littéraire se goûte alors même que les univers qu'il décrit se sont éloignés dans le temps. Ce sont les ambiances, les évocations de paysages et des personnages qui touchent toujours le lecteur même si celui-ci est plongé dans un univers matériel et mental bien différent. Ces nouvelles de La Varende plairont à ceux qui ont cette fibre littéraire. Elles sont portées par une langue riche d'adjectifs précis et d'expressions imagées propres à faire ressentir les subtilités des sentiments humains. Ses héros souvent humbles sont mus par le courage, la fidélité, l'honneur, le sens du sacrifice qui magnifient leur existence ordinaire en leur donnant une résonance d'épopée intemporelle.
UN TRES GRAND AUTEUR
5/5 JEAN SAUMUR 49
Un très grand auteur un peu trop oublié par le monde moderne car il était royaliste! Il faut absolument lui redonner sa place en diffusant ses romans.Savez vous qu'il existe une association des amis de LA VARENDE? Il faut écrire, de notre part, à Maitre BOSCHER BP1 14250 TILLY SUR SEULLES