Né en Algérie, de père lorrain et de mère provençale, Raymond Féry a été nommé médecin de colonisation à Arris en 1937. Jusqu'à sa mobilisation, en septembre 1939, il a vécu parmi les populations chaouïas de l'Aurès, en a observé les moeurs et les coutumes, comme un médecin, admis dans les foyers, auprès de l'accouchée, au lit du malade, au chevet du mourant, pouvait le faire mieux que quiconque. Revenu à Arris après l'armistice de juin 1940, il y a passé encore plusieurs mois, avant d'être muté, sur sa demande, en Kabylie, où il devait poursuivre, six années durant, son activité de médecin du bled algérien. Ce sont ses souvenirs, de l'exercice professionnel le plus varié que l'on puisse imaginer, qu'il évoque dans Médecin chez les Berbères, un livre qui se lit comme un roman et montre, comme le souligne le professeur Goinard dans la préface, que colonisation a été synonyme de civilisation.