Au début du VIIIe siècle, le christianisme est en plein épanouissement dans toute la Provence. Des îles d'Hyères à Nice, des monastères sont disséminés sur toute la côte?; la ferveur des premiers chrétiens renaît. Mais l'irruption des Barbares va tout faire sombrer dans le sang et le feu.
Après l'écrasement des Sarrasins par Charles Martel à Poitiers, en 732, l'Europe chrétienne était à jamais sauvée du Croissant. Les survivants prirent la fuite et disparurent dans les montagnes qui s'étendent le long de la Méditerranée, des îles d'Hyères à Saint-Tropez.
Les habitants de la côte se crurent en sécurité et s'attendaient au départ des infidèles pour l'Espagne ou pour l'Afrique. Mais, quand les musulmans se virent en nombre, la confiance leur revint.?Pourquoi ne pas rester là ? Dans le secret de la montagne, ils reformèrent une petite armée. Alors, semblables à l'aigle, les troupes maures descendirent de leurs retranchements. Les religieux de Lérins furent massacrés, leur monastère incendié, Saint-Tropez détruit en une nuit.... Athenopolis, Sambracis, Cemelium, Nice, n'existent plus !
En dehors de l'action légendaire du prince Suleyman, fil conducteur de ces aventures, ce récit reste scrupuleusement fidèle à la vérité historique.
Joseph Guillermin (1845-1902), prêtre, né à Apprieu (Isère), a été aumônier de l'école des Ursulines de Jésus, au couvent des Platanes, à Saint-Tropez.