Ce prêtre, cet évêque, traitant d'un état qui n'est pas le sien, quelle émouvante justice ne lui rend-il pas ! Comme il a garde d'en mépriser tien, mais plutôt, à l'exemple de St Paul, Juif avec les Juifs et Gentil avec les Gentils, quoique lui-même sous la seule loi du Christ, comme il l'épouse dans tout ce qu'il comporte !
Et, tout particulièrement, sur ce point précis, de quelle ferme voix sa sagesse n'écarte-t-elle pas la pernicieuse chimère qui, sous couleur de vertu, ne prise dans le mariage que l'union des âmes, y ravalant l'usage de la chair au rang des nécessités qu'il faut bien tolérer, parce qu 'il n'y a pas moyen de perpétuer l'espèce autrement et par égard pour la faiblesse humaine, mais en n'y voyant qu'une inévitable impureté. Tout à l'inverse : "L'unité de deux en une seule chair, ne craindra-t-il pas d'écrire, n'est pas quelque chose que Dieu tolère ; elle est quelque chose que Dieu veut. Et, parce qu'Il la veut, Il sanctifie le couple par le moyen de cette unité. Bien loin de diminuer l'union des esprits, elle contribue à l'ascension de leur amour."
Je ne dis pas du tout qu'une telle doctrine, aussi conforme aux leçons d'expérience qu'à l'enseignement de Rome, ait de soi rien pour surprendre ; mais c'est la raison qui la fonde qui veut d'être soulignée, pour ne s'inspirer point, comme certains l'auraient peut-être attendu, des concessions de la prudence à la médiocrité commune, mais bien de la seule exigence de l'amour.