"Je n'ai jamais et autant qu'en sa présence, eu l'impression du surnaturel. Il en était tout imprégné, tout pétri dans ses paroles, ses actions, son attitude. Du moindre contact avec son âme, ce surnaturel jaillissait, comme jaillit l'étincelle d'un contact électrique."
L'auteur de ces mots, le cardinal Vives y Tutó, capucin, confesseur de Pie X, a bien connu le P. Marie-Antoine, son aîné de près de 30 ans. Jeune religieux il a passé plusieurs années au couvent de Toulouse. Les témoignages sont nombreux de cette impression de surnaturel qu'on éprouvait à son approche et quand il priait, par son amour ardent de l'Eucharistie, de la croix ; par "le sentiment fort de la présence de Dieu qu'il conservait même dans l'action ou au milieu des plus dures épreuves."
Joseph Rocher y est tout aussi sensible, mais il le dit autrement car il est de la famille ; il connaît bien l'histoire de ses jeunes années ; sa grand-mère, son père en ont été les acteurs, des témoins privilégiés dont il est le dépositaire. Lui-même architecte de renom à Toulouse, a servi ses projets de bâtisseur que rien n'arrête. Mais dans ces pages de mémoire, pages intimes, il ne veut se souvenir que de l'enfant, l'adolescent "prédestiné" à répondre librement, de tout son être, à l'appel de Dieu et de Marie sa Mère. Pour lui, toute la vie du P. Marie-Antoine est cela, sa réponse brûlante, amoureuse.
Les nombreuses illustrations, la plupart inédites, viennent du Fonds Rocher qui contient des documents personnels que le P. Marie-Antoine a confiés à la famille de son vivant. Elles concourent à la légitimité de ce portrait inédit du Père auquel l'admiration, la vénération donnent de la hauteur sans lui ôter de son originalité.