À 32 ans, soeur Marie de Jésus crucifié redit une dernière fois à ses soeurs du carmel : "Souvenez-vous que tout passe et que nous n'aurons, à la mort, pour nous justifier devant Dieu, que ce que nous aurons fait pour lui pendant la vie."
Orpheline très jeune, Mariam, enfant obtenue grâce à la foi de ses parents après le décès de ses douze frères et soeurs, a l'expérience de la fragilité de la vie. Elle répond donc de toute son âme à l'appel du Seigneur : "C'est ainsi que tout passe ! Si tu veux me donner ton coeur, je te resterai toujours", et elle refuse le parti que lui réserve son oncle. Commence alors pour elle une vie d'errance qui la conduit d'Alexandrie à Marseille. Réconfortée de grâces surnaturelles, cette petite-fille d'un martyr chrétien échappe, entre autres, miraculeusement à la mort, alors qu'elle refusait de se convertir à l'islam.
Cette biographie rédigée par son directeur, le père Estrate, relatant ses visions, ses charismes et même les attaques diaboliques dont elle fut l'objet, laisse voir une "doctrine dictée par le ciel" : le chemin des saints pour aller à Dieu ? Aller toujours à Jésus pour y remplir son coeur ; la tiédeur qui guette ? C'est l'âme qui ne sent rien, tout devient inutile pour elle, la pluie tombe sur elle, le soleil l'éclaire, et elle dort toujours ! Au-delà donc de la destinée de cette jeune Arabe, pont entre Orient et Occident, c'est un avant-goût du ciel qui est offert à travers ces lignes : soeur Mariam nous repose en Dieu, nous qui "sommes peu de chose". Dieu seul, dans sa pure miséricorde, peut sauver et Mariam l'a expérimenté dans sa chair...