A sa naissance, en 1851, au sein d'une famille de la petite bourgeoisie de l'Isle-Jourdain (Vienne), rien de laissait présager quel serait l'extraordinaire destin d'aventurier de Marc-Daniel Durousseau de Coulgeans, pas plus ses études modestes que son début de carrière comme employé surnuméraire des Postes et Télégraphes d'Angoulême.
Personnage solitaire,secret, désintéressé, à la fois soumis et rebelle, obstiné, doté d'un esprit curieux, polyglotte - il parlait l'anglais, le khmer et plusieurs dialectes indochinois - sa vie tout entière va soudain basculer lorsqu'il rencontra, à Paris, Auguste Pavie, qui va l'entraîner à sa suite dans la fantastique aventure indochinoise.
Dans des pays inconnus, difficiles d'accès, tourmentés, en proie à toutes les convoitises, ravagés par les seigneurs de la guerre, il va se révéler au fil des années comme un organisateur, un bâtisseur, un explorateur, un ethnologue, un agent de renseignement, un fin négociateur et enfin un diplomate.
L'appréciation de ses états de services au ministère des Colonies fournit un portrait pertinent de l'homme : "mis partiellement, à la disposition du Département des Colonies pour servir en Indochine du 8 mai 1877 au 28 novembre 1893. Mais pendant la plus grande partie de cette longue période de 16 années, bien que figurant toujours dans le cadre du service télégraphique, il a été en réalité détaché à des missions périlleuses dépendant en partie des Affaires étrangères, chargé d'agence administrative sur le Mékong, et sans que ces services exceptionnels lui aient valu l'avancement dans l'Administration dont il était détaché".
Marc-Daniel Durousseau de Coulgeans va devenir un acteur essentiel de la réalisation de l'Indochine française à tel point que son portrait figure toujours aujourd'hui en bonne place sur le principal monument de phnom Penh, le Vat Phnom, aux côtés de la statue du roi du Cambodge Sisowath Ier.