Récit vivant, facile à lire...
4/5 Revue des cercles d'études d'Angers
.----. Ce n'est pas un des moindres mérites de Ghislain de Diesbach que d'avoir accepté, avec une modestie éclairée, les conclusions des contributions les plus récentes et d'en avoir brillamment introduit la substance dans sa nouvelle synthèse. Jouant de sa baguette de magicien, il transforme cette masse considérable de matériaux en un récit vivant, facile à lire, parfois captivant comme un roman dont on sait qu'il est véridique. Madame de Staël y apparaît au premier plan, en trois dimensions, se détachant sur un fond ou surgissent et disparaissent dans les feux du projecteur les hommes et les événements qu'elle a souvent marqués plus qu'elle n'en a été influencée. Madame Necker se détache ainsi dans un cadre vieillissant du siècle des lumières, tandis que Jacques Necker passe devant les yeux admiratifs ou consternés de sa fille du sommet de la gloire à l'indifférence ou à la réprobation. L'image de Monsieur de Staël, ambassadeur de Suède, y apparaît, meilleure que sa réputation dans l'opinion publique, mais pèse de peu de poids dans l'esprit de sa géniale épouse par rapport à la longue cohorte des amants, précédés par Benjamin Constant, qui vont marquer sa vie tumultueuse, amoureuse et politique. Et tandis que tourne autour d'elle, éclairée et animée par la lumière de son intelligence, l'élite de la société européenne, Germaine Necker poursuit inlassablement, à travers ou en dehors de sa vie sentimentale, son combat pour la liberté, le seul objectif constant de sa vie.----....---...--..-. Avec un art consommé, l'auteur dose ses chapitres et retient l'attention du lecteur sans jamais le lasser. On ne saurait, à l'heure actuelle, mieux présenter un thème aussi attachant que difficile à appréhender. ( article signé V.de P. dans le numéro 3, février 1984 ).
Excellente biographie
4/5 Revue des cercles d'études d'Angers
.----. Cette excellente biographie a bénéficié d'un heureux concours de circonstances : d'abord le talent et les connaissances de son auteur, spécialisé depuis un quart de siècle dans l'histoire de la Révolution et plus spécialement celle des Necker ; puis l'engouement de l'époque actuelle pour le rôle joué par de fortes personnalités hors des grands événements ; enfin, et surtout, le nombre et la qualité des travaux suscités depuis un demi-siècle autour de la pensée et de l’œuvre de Madame de Staël. Ce dernier élément est largement dû à l'impulsion de la Société des Etudes Staëliennes qui n'a cessé depuis sa fondation d'encourager la recherche dans ce domaine : publications d'inédits, éditions critiques des œuvres essentielles, mise à jour commentée de l'immense correspondance, travaux scientifiques axés autour du "Groupe de Coppet", stimulés par des colloques ou l'enthousiasme de chercheurs individuels. Cette prolifération de matériaux a été si abondante au cours de la dernière décade et a si profondément renouvelé le sujet (notamment en mettant l'accent sur le rôle et l'importance des membres du "Groupe de Coppet" divers par leur origine, mais unis par une même volonté d'action politique, littéraire et esthétique) que les biographies antérieures sont nécessairement éclipsées par une œuvre qui apporte tant de dimensions nouvelles. ( suite...).