Les grands stratèges américains de la Seconde Guerre mondiale se comptent sur les doigts d'une seule main. Les deux premiers sont incontestablement l'amiral Nimitz et le général MacArthur, le second étant de loin le plus excentrique et le plus flamboyant. En 1918, il est déjà général sur le front de France et accompagne les nettoyeurs de tranchées, ceint d'une écharpe mauve de deux mètres tricotée par sa mère et armé seulement d'une badine... Trois décennies plus tard, parvenu au sommet de la hiérarchie militaire, il commande en Corée les armées de quinze pays sous l'égide des Nations unies, et menace les Chinois du feu nucléaire.
Dans l'intervalle, ce grand meneur d'hommes au courage suicidaire a vaincu les Japonais dans le Pacifique sud, puis organisé brillamment le relèvement du Japon moderne - à tel point que l'Empereur Hiro-Hito pourra dire : "L'Amiral Perry a ouvert à l'Amérique les portes du Japon, et le général MacArthur a ouvert au Japon le cœur de l'Amérique." Foudre de guerre, stratège de génie, caractère épouvantable, politicien exécrable, autocrate bienveillant et fin diplomate, Douglas MacArthur a traversé comme un météore la première partie du XXe siècle, en marquant ses trois grandes guerres d'une empreinte indélébile.
François Kersaudy a enseigné aux universités d'Oxford et de Paris I. Spécialiste de la Seconde Guerre mondiale, historien reconnu, biographe accompli, il a publié, entre autre, Hermann Goering, Hitler, Churchill et Staline. Son dernier livre, Les secrets du IIIe Reich, a touché plus de 16 000 lecteurs.