La riche vie du fils aîné de Charles X, Louis-Antoine, duc d'Angoulême (1775-1844) mérite d'être mieux connue. Figure éminente de la Restauration il fait sien le credo politique de Louis XVIII : "Ne pas perdre de vue ce qu'il est possible de rétablir des anciennes institutions et ce qui peut être bon de conserver des structures nouvelles", ce qui lui attire les foudres des partis libéral et ultra. Époux de la fille de Louis XVI, Marie-Thérèse de France, il rejoint d'abord l'armée de Condé en 1792, combat en Espagne auprès de Wellington en 1814, rentre en France puis s'oppose, lors des Cent Jours, à Napoléon qui le fait arrêter. En 1823, il mène la victorieuse expédition d'Espagne remportant la bataille du fort du Trocadéro, s'empare de Cadix et restaure le roi Ferdinand VII. À l'abdication de son père, le 2 août 1830, il sera pendant vingt minutes éphémère roi de France sous le nom de Louis XIX avant de suivre son père en exil où il veille à la formation intellectuelle et morale de son neveu Henri d'Artois (1820-1883) qui lui succède à sa mort le 3 juin 1844 comme aîné des Capétiens et chef de la maison de France sous le nom d'Henri V, dernier roi de France.
Spécialiste de la Restauration et du XIXe siècle européen, auteur de plusieurs ouvrages historiques, Michel-Bernard Cartron offre à travers ces mémoires imaginaires l'occasion de mieux cerner la personnalité du duc d'Angoulême, sa vie, ses sentiments, ses enthousiasmes, mais également ses succès et ses échecs. Tous les faits relatés sont authentiques, puisés dans les écrits du prince, ses lettres, les mémoires et souvenirs de ses contemporains, la presse de l'époque, retraçant l'incroyable destin d'un prince homme de cœur, homme de guerre et homme d'esprit.