L'auteur apporte l'espérance chrétienne
5/5 Action Familiale et Scolaire ( AFS )
.----. Enseignante, l'auteur s'intéresse aux avancées sociétales.
Ce « roman d'anticipation » concerne en particulier tout ce qui tourne autour du concept de « genre » dans une société techniquement avancée qui permet de contrôler la vie humaine. Il diffère de ceux d'Huxley ou d'Orwell par l'incorporation d'une sensibilité due probablement au charisme féminin.
Enfin, ce n'est qu'un premier tome, mais l'auteur apporte l'espérance chrétienne qui surmontera toutes les manœuvres les plus poussées de notre civilisation en train de sombrer. Parfois, dans cet imbroglio de situations qu'on imagine déjà possibles par les idéologies en cours, on se perd ou on sourit à ces rebondissements dignes d'une pièce de théâtre. Le décor est déjà planté dans la datation des différentes parties : nous sommes dans la nouvelle ère qui remplace l'histoire chrétienne.
Sa racine étant la révolution française, l'an O de la Nouvelle Ère sera l'année 1792 ap. J-C et les mois seront ceux choisis par nos révolutionnaires.
Apparition de Louis : Louis sera le « produit » d'un « projet parental » de deux homos (de sexe masculin, selon notre terminologie actuelle) qui seront alors parent social 1 et parent social 2, l'un fournissant sa semence à une agence de « reproductique » qui le vendra, moyennant un contrat très élaboré, à une « travailleuse gestationnelle » qui se chargera de la finition pendant, en principe, 9 mois.
En tout une GPA nécessite cinq types de partenaires, en comptant les prestataires médicaux. Mais le plus important, comme dans tous les contrats, ce sont les petits caractères en bas de page, c'est-à-dire les conditions particulières concernant les éventuelles ruptures : divorce des commanditaires, refus de la travailleuse de restituer son produit (l'enfant à terme), accident entraînant la destruction du produit avant livraison, non-conformité du phénotype (il y a des assurances pour cela), garantie de l'anonymat pour les géniteurs, si différents d'un des commanditaires qui deviendront des parents sociaux.
Naturellement, on peut demander les critères suivants : antécédents génétiques de la travailleuse (puisqu'il est encore convenu que ce ne seront que des femmes), mode de vie (alimentation, habitudes, pratique de sport etc.). Il existe même un site spécialisé dans la revente des produits refusés. La liberté... surveillée : si vous n'êtes pas encore convaincus de la simplicité de cette nouvelle société qui donnera enfin la liberté (par un choix illimité) à l'homme, il faut continuer la lecture pour voir qu'il existe des neutres (ils s'appellent « ol » et on les appelle « mo », c'est-à-dire « m » de monsieur ou madame, et « o » de « ol »). Une fois né, un être pourra non seulement choisir son genre (féminin ou masculin), mais aussi en changer en cours de route. À un même niveau héréditaire ou successoral, on s'appelle froeurs.
Parfois l'auteur insère de courts épisodes de réflexions (non conformes) ou de révolte (un enlèvement de l'enfant par la mère porteuse) de la nature profonde de l'homme, surtout à partir de la croyance en Dieu. D'ailleurs, les « terroristes » de cette société sont les partisans de la ligue Émeraude, qui sont des chrétiens calomniés par le pouvoir et donc abhorrés de la population conditionnée. Donc, nous allons suivre Louis jusqu'à ses vingt ans, Prairial de l'an 260 NE, à travers des péripéties qui, sans le concerner tout de suite directement, vont se raccorder à sa vie.
Deux conclusions :
Ce livre pourrait amener des généalogistes, des notaires, des employés de l'état civil, des historiens, des magistrats à réfléchir sur leur capacité à faire leur métier dans un proche avenir. Sans faire intervenir le concept de mondialisme, il évoque le système totalitaire déjà entrevu chez les précurseurs Orwell et Huxley.
Il fera réfléchir les jeunes gens sur l'abandon de la loi naturelle (c'est la Vérité qui nous libérera et non la licence). Il ne va pas (le deuxième tome ?) jusqu'à l'homme artificiel, mais fait entrevoir des hommes lobotomisés. Les coups de théâtre ne servent qu'à prendre d'autres sujets autour de la trame principale. Cet irénisme est peut-être son défaut, mais en présentant les tares du système, il forcera peut-être à ouvrir les yeux sur ce que cette société nous réserve. [ Signé JdS dans " L'Action Familiale et Scolaire - AFS - numéro 244 - avril 2016 ]