Louis, comte de Frotté, dit Blondel, est quasiment ignoré du grand public.
Pourtant, il est l'une des plus belles figures de "la Vendée Militaire", l'égal de l'angevin Cathelineau, du haut-poitevin La Rochejaquelein, du bas-poitevin Charette, du mainiot Jean Chouan, du breton Cadoudal.
Dès 1789, Frotté, officier au prestigieux Colonel-Général, s'oppose à la Révolution le fer à la main... Puis, en 1791, le futur Blondel émigre, tour-à-tour en les Italies, en les Allemagnes, où il sert dans le régiment des Chevaliers de la Couronne du vicomte de Bussy, en Angleterre, où il prépare l'insurrection de la Normandie, sa province natale.
Rentré chez lui au mois de février 1795, Frotté n'y chouanne que cinq mois. La Paix de Fontenay-les-Louvets l'oblige à rallier Londres, et ce n'est qu'en 1799, le 23 septembre, qu'il reviendra prendre la tête des "Brigands" normands.
Alors, "Général des Royalistes de Normandie", Blondel mène une guerre impitoyable à la République ; le Premier Consul Bonaparte le considère comme un ennemi personnel... Irréductible, très adroit stratège et fort brave, il n'acceptera jamais, à l'inverse de nombreux chefs blancs, de traiter avec le Gouvernement de Paris: seule la Mort le vaincra.
Fait prisonnier par trahison à Alençon, le Lion de Normandie sera fusillé par les Bleus à Verneuil le 18 février 1800.
Une biographie exemplaire, qui est aussi une superbe chanson de geste.