Sonis, Charette...
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.----. C’était il y a 150 ans, jour pour jour. Bataille oubliée d’une guerre oubliée, Loigny, au cœur de la Beauce, à équidistance de Chartres et d’Orléans, allait devenir le théâtre d’une charge héroïque, d’un sursaut français, d’un acte de bravoure et d’unité nationale digne des plus belles pages de la chanson de geste que représente notre Histoire de France.
Un beau livre à paraître ces jours-ci retrace ce « jour le plus long » de la guerre de 1870 au cours duquel une poignée de soldats de tous horizons est venue, jusqu’au dernier, percer les rangs de l’envahisseur prussien, sauver l’honneur de la France et faire naître, en des temps troublés et divisés tels que ceux que nous pouvons connaître aujourd’hui, un esprit d’alliance et de résistance qui fait la grandeur de la France quand elle est à genoux. En ce 2 décembre 1870, il fait -20 degrés dans la plaine de Beauce, battue par les vents. Un temps pour les héros. Loigny, c’est un Verdun avant la lettre. Une guerre de position dont le but est de tenir, dont chaque combattant est un héros, dont chacun doit se souvenir.
D’une plume érudite et fervente, les deux auteurs de cet ouvrage, richement documenté et illustré, nous plongent à cœur battant dans une époque qui a enfanté la nôtre. Ils nous offrent une fresque accessible et entraînante de personnages hauts en couleur, préfacée par le général Puga, grand chancelier de la Légion d’honneur.
Loigny va devenir un symbole, un champ d’honneur, une légende. Face aux armées allemandes, plus organisées, plus nombreuses, mieux armées, se dresse l’armée de la Loire. Le destin longtemps hésite, mais la voici mise en déroute et, face à l’échec annoncé, les soldats reculent, se dispersent, se mutinent. Alors se lève un bataillon inattendu. Ils sont 300, guère plus, comme au temps de Sparte. Ils n’ont rien à perdre, tout à donner. Trop jeunes ou trop vieux pour l’armée régulière, ils sont une légion, une armée de volontaires. Ils forment un dernier carré, déterminé à ne pas baisser la garde.
Tout pourrait les opposer : fidèles à l’Ancien Régime, à l’Empire, à la République, hier face à face, les voici côte à côte. Seul compte ce qui les unit : des chefs qui sont en même temps des saints - Sonis, Charette - ; une bannière qui se déploie, frappée du Sacré-Cœur, dernier symbole qui fédère quand tout s’effondre en France ; et un esprit français de révolte, de combat, de courage et d’honneur qui va, le temps d’une bataille inoubliable, malheureusement perdue, montrer ce qu'est la France qui ne se rend pas.
[Boulevard Voltaire 2 décembre 2020]
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