Un sujet difficile !
4/5 Rivarol .
.----. Chercheur indépendant, l’auteur s’est attaqué, non sans courage, à un sujet difficile. On
ne peut accéder, pour l’instant, aux archives officielles, si bien qu’il faut s’appuyer sur
des articles, livres et témoignages personnels.
Les dirigeants de l’OAS ont, à divers moments, cherché des soutiens dans des pays qui
auraient compris leur action pour empêcher que l’Algérie indépendante ne tombe dans
l’orbite soviétique. Un argument fort dans le contexte de la guerre froide. Les résultats,
ici étudiés minutieusement, ont été décevants. De l’Espagne (des sympathies mais un
donnant-donnant avec la France) au Portugal (accueil réservé) en passant par l’Italie (des
complicités) ou la Belgique (des amitiés). Quant aux Etats-Unis, il y aurait bien eu une
livraison d’armes (de la CIA ?) mais la diplomatie américaine jouait à fond le FLN.
Après 1962, le droit d’asile accordé aux proscrits s’effondra devant la pression
diplomatique gaullienne et les intérêts d’Etat (exemple de l’Allemagne avec l’enlèvement
à Munich du colonel Argoud et l’exil de Georges Bidault). L’OAS fut d’ailleurs très
divisée, même à son apogée (octobre- décembre 1961), sur la stratégie vis-à-vis de l’extérieur. Salan estimait, contre le clan OAS de Madrid (autour d’Argoud), que l’urgence du
combat était d’abord sur le sol algérien et ensuite en Métropole.
Jean-Bernard Ramon fait justice de ce qu’il nomme « les grands fantasmes » : l’OAS
responsable de l’élimination du fameux magnat italien du pétrole Mattei, voire de...
Î’assassinat de Kennedy ! Par contre, d’anciens OAS ont participé aux activités du
contre-terrorisme espagnol (le Gal) contre l’ETA. Et on a retrouvé des « soldats
perdus » (oubliés dans le livre) au Yémen, en Angola, aux Comores...
En conclusion le témoignage d’un militant de l’OAS-Métro qui nous paraît discutable. Il
affirme que l’attentat meurtrier d’Issy-les-Moulineaux (mars 1962) est le résultat « d’une
erreur de réglage et d’appréciation d’un de nos militants ». Si c’est exact (exprimons
notre doute), c’est l’exemple même de ce que Raoul Salan et son principal représentant
en France, le capitaine Pierre Sergent, avaient interdit de faire. Car cela ne pouvait que
radicaliser contre l'OAS une opinion déjà massivement conditionnée. [ Signé : J.-P. dans " Rivarol ", n° 2889 du 23 janvier 2009 ]
Alliés, influences et manipulations extérieures
3/5 L’Algérianiste .
.----. Alliés, influences et manipulations extérieures
La guerre d’Algérie (1954-1962) parasite, si l’on peut dire, les cent trente-deux ans
d’histoire de l’Algérie française ; de la même manière, la période OAS (1960-1962)
masque relativement les autres années des « événements ». Le retard relatif de la réaction
à la politique gouvernementale hésitante d’abord, puis carrément orientée vers
l’indépendance, s’explique par la confiance de la population « pied-noire » en la
« mère-patrie » et par sa foi en l’armée.
La recherche d’appuis internationaux ne fut
envisagée qu’en 1960 et par Jo Ortiz. Jean-Bernard Ramon a retrouvé dans les
multiples livres et mémoires relatifs à la guerre d’Algérie, les éléments d’information
sur les appuis internationaux apportés à l’OAS. Ces appuis ont été modestes à
l’opposé des aides obtenues par le FLN.
C’est en Espagne et au Portugal que les
partisans de l’Algérie française trouvèrent le plus de sympathisants, sans que les
gouvernements s’engagent tant soit peu. Cet ouvrage apporte des révélations et
éclaire certains aspects de l’organisation de résistance à la politique de De Gaulle. A
lire. [ Sigé : Y. N dans " L’Algérianiste ", n° 126, juin 2009 ]