Un bréviaire d'humanisme .
5/5 Plaisir de Lire .
.----. Comme dans ses précédents ouvrages Jacques Vier groupe dans ce sixième tome de critique littéraire des articles consacrés tant aux 17e et 18e siècle qu'à la littérature contemporaine .
Dans son avant-propos, l'auteur rappelle le caractère de ces chroniques et il ajoute : "ce 6ème volume voit le jour en une époque fort exactement caractérisée par la double capitulation de l'Université entière et d'une partie de l'Eglse... L'Université pour sa part, clopine vers sa fosse, préalablement creusée moins par les jeunes décerveleurs de Mai 68, que par un bon contingent de leurs maîtres, ceux-là mêmes que l'on peut voir de nos jours, fonder sur la cuistrerie et dans une langue approximative, le règne des "sciences humaines". "
Ce livre intéressera les lecteurs cultivés, aimant la littérature et la connaissant déjà quelque peu .
Les deux articles consacrés au 18ème siècle rappellent les méfaits des "sociétés de pensée" si clairement dénoncés par Augustin Cochin . Il est certain que le mythe du "bon sauvage" et le flirt poussé des classes dirigeantes avec toutes les formes d'esprit révolutionnaire, devaient inéluctablement aboutir au "panier de Samson".
Se demandant si "L'Eglise de France avait été éblouie par les "Lumières" du 18ème siècle, Jacques Vier ne manque pas de faire remarquer que son étude n'a pas seulement un intérêt historique . Les "idées nouvelles" devaient faire subir à l'Eglise du 18ème siècle des secousses ininterrompues, analogues aux "mutations" de notre temps . Cependant, si en 93, la Terreur "minait les corps, les âmes, à peu d'exceptions près, restaient fermes dans la foi". Et après une étude détaillée du degré de pénétration de l'esprit du siècle dans l'Eglise Jacques Vier peut conclure : "Arrivée au seuil de la Révolution avec une doctrine intacte, l'Eglise parce qu'elle n'avait pas craint les Philosophes, ne faiblit pas devant le bourreau."
Les deux tiers du volume sont consacrés à la littérature contemporaine . Le lecteur y trouvera des chroniques pénétrantes sur des livres récents et des articles se référant à une actualité encore présente à toutes les mémoires "Normale en péril" "Lettre ouverte au Père Antoine" (ce jésuite qui s'illustra en dénonçant l'inutilité des lieux de culte) "Lettre au recteur Antoine"... etc.
Modeste et quelque peu désabusé, l'auteur nous dit : "A l'heure où la Révolution manipule ses commandos, la publication d'un bréviaire d'humanisme peut paraître aussi vaine que la fourche du Chouan devant le fusil du Bleu"... Gageons que cet argument n'arrêtera pas les abonnés de " Plaisir de Lire "... au contraire. [ " Plaisir de Lire " , numéro 21 , noël 1972 ]
Procès de la Bête
5/5 Revue des cercles d'études d'Angers
.----. Enfin, M. Vier dénonce, avec autant de lucidité que de courage, la capitulation de l'Université et d'une partie du Clergé, qui vont mendier une philosophie politique aux tyrans marxistes, avec une parfaite déchéance intellectuelle et morale. Que ce soit dans sa lettre au Recteur Gérald Antoine, ou dans celle au Jésuite Pierre Antoine (l'idiot qui voulait désaffecter les cathédrales), dans sa recension du livre étincelant de Jean MADIRAN? L'HERESIE DU XXe SIECLE. M. Vier s'en tient à son propos d'entamer le procès de la Bête en plein état de son triomphe. Ne trouvez-vous pas qu'il y a de ces formules brèves qui font penser au caillou que la fronde de David lance au visage de Goliath ? ( numéro 3, décembre 1972 ).
Notre temps.
5/5 Revue des cercles d'études d'Angers
.----. Le gros du livre concerne notre temps : Mauriac, Julien Green, Montherlant, Marguerite Yourcenar, Virgil Gheorghiu, Pierre-Henri Simon, sont analysés avec lucidité et sympathie. Notons particulièrement l'étude consacrée à Roger Bésus (deux romans : "Comprenne qui pourra" et "France dernière", publiés en 1969 et 1971). Avec raison M. Vier fait grand état de ce romancier fécond (il en est à son seizième ouvrage) qui a entrepris tout autre chose que d'aligner des anecdotes plus ou moins croustillantes... ( numéro 3, décembre 1972 ).
Une bouffée d'oxygène.
5/5 Revue des cercles d'études d'Angers
.----. Une bouffée d'oxygène. Un livre écrit, comme ceux qui l'ont précédé sous le même titre, par un homme de science, qui a du caractère, qui renverse les idoles, ne se laisse pas intimider par les conformismes régnants, appelle un chat un chat et signale le pédantisme éhonté de la critique contemporaine.----....---...--..-. Le présent volume offre trente études qui apportent autant à l'histoire, à l'histoire des idées, qu'à l'étude proprement littéraire et vont du XVIIe au XXe siècle.----....---...--..-. Dans cette recension trop brève, nous signalerons seulement l'étude sur l'Abbé de Rancé, grand écrivain monastique. Ce n'est pas un paradoxe de dire que l'austère réformateur de la Trappe, qui voulait détourner les moines de l'étude, s'il n'est pas toujours convaincant, use au moins d'un style plein de naturel, de vivacité et de grandeur. ( numéro 3, décembre 1972 ).