Frères des épistoliers d'hier qui pourvoyaient les bûchers et les échafauds, des journalistes d'aujourd'hui dénoncent, instruisent, jugent et condamnent.
Dans la presse écrite et audiovisuelle, ils fabriquent des innocents ou des coupables. Leur opinion personnelle forge l'opinion publique. Moralistes, ils nous prêchent le Bien et le Mal. Intouchables, ils détiennent le 1er pouvoir, celui qui influence les trois autres, l'exécutif, le législatif et le judicaire. Ce sont les nouveaux Inquisiteurs. Du procès Omar Raddad, version "touche pas à mon pote", à celui de Maurice Papon, joué d'avance, du léchage et du lâchage de Bernard Tapie au lynchage de Georges Frêche, des jeunes de banlieue aux bobos des salons parisiens, de Dutroux à Outreau ou d'un Dominique à l'autre, mais surtout des "magistrats pédophiles" de Nice à la métamorphose d'imposteurs en icônes, Francis Puyalte accuse l'implacable tribunal des médias.
Journaliste lui-même (carte n°23762, délivrée le 4 novembre 1966), il propose une dissection d'affaires retentissantes et de quelques autres, moins tapageuses, mais pareillement tripatouillées, instrumentalisées par des titulaires de cartes de presse amateurs, aveugles ou sans conscience. C'est un petit voyage de l'autre côté du miroir.
Né en 1943, Francis Puyalte a été reporter à Paris-Jour, puis grand reporter à L'Aurore et au Figaro.
En 2003, il a choisi la liberté.