Si la ligne Maginot est particulièrement célèbre en Europe et même dans le monde, en revanche, peu de personnes savent qu'elle s'étendait jusqu'au Cap Martin, situé à proximité de Menton dans les Alpes maritimes et qu'une autre, construite à la fin du siècle dernier sur les plans du général Séré de Rivière, l'avait précédée.
Jean-Marc TRUCHET et Henri GNECH
Cette ligne de forts, puissamment armés, était destinée à interdire tout franchissement de la frontière par des troupes arrivant des Alpes, voire par le littoral ou par la mer. De nos jours, tous sont désaffectés sauf un, le Mont Agel, qui surplombe la baie de Roquebrune-Cap Martin. Si ce fort fut réaménagé par la Défense Nationale et fait aujourd'hui partie du CASSIC (Commandement Air des Systèmes de Surveillance, d'Information et de Communication), quelques autres ont fait l'objet d'actions de sauvegarde par des associations composées de bénévoles passionnés. Ainsi, des ouvrages fortifiés comme celui de Sainte-Agnès au-dessus de Menton, de Saint Roch situé à Sospel et bientôt Cap Martin, peuvent-ils être avec grand intérêt visités. Particulièrement quant à Saint Roch, animé par une solide équipe de bénévoles, ce dernier renferme de plus, de précieuses collections et des vidéo-sons qui valent vraiment le détour. Après un rappel concernant les deux types d'ouvrages, Séré de Rivière et Maginot, suivant les documents disponibles d'archives, complétés par des témoignages locaux de personnes ayant vécu cette période, ce livre retrace tant l'ambiance de cette époque que les événements locaux durant ce dernier conflit mondial. Il s'enrichit aussi de nombreux compte-rendus d'avant-postes français, retraçant heure par heure durant juin 1940 les combats contre les troupes italiennes dont les chemises noires qui subiront de très lourdes pertes et pour lesquelles pas un seul élément ne passera durablement la frontière. Contrairement à certaines idées reçues, l'Armée des Alpes ne baissera les armes que sur ordre du gouvernement de Vichy. Par conséquent, les forteresses tant du mentonnais que de la région de Sospel joueront un rôle décisif puisqu'elles interdieront toute avance italienne jusqu'à la signature de l'Armistice en juin 1940.
L'Armée des Alpes restera donc invaincue.