nos devoirs envers Dieu, notre patrie, et notre famille.
5/5 https://noussommespartout.com/
.----. Alice Gavoty est née en 1886 dans une famille catholique de Marseille. En février 1914, elle épouse Joseph, âgé de trente-neuf ans. Il est le fils du philosophe catholique Léon Ollé-Laprune. La Première Guerre Mondiale éclate en juillet de la même année. Le 2 août 1914, Joseph s’engage. Malheureusement, il sera mortellement blessé le 16 février 1915. Alice décide de lui rester fidèle et mène une vie discrète. Elle ne parle que très peu de son veuvage, préférant concentrer sa vie sur la fidélité à son époux.
Ce livre est en fait le journal d’une veuve de guerre. Dans l’avant-propos, nous lisons avec grand intérêt la phrase suivante : « Si vous ne pensez qu’à vous distraire, n’ouvrez pas le Journal d’Alice Ollé-Laprune, et surtout, gardez-vous de le lire en entier. » Effectivement, ce livre ne peut être considéré comme distrayant. Il nous renvoie aux questions fondamentales de la vie : Dieu, l’amour, la patrie, la fidélité, les épreuves douloureuses (guerre, éloignement de l’être aimé), et les fins dernières. En ce sens, cet écrit se montre extrêmement intéressant pour comprendre les énormes sacrifices auxquels ont consenti nos aînés.
Par conséquent, le lecteur se doute que « ce livre nous ramène à la guerre de 1914. Il nous oblige en réalité à prendre d’autant plus au sérieux, celle de 1940, puisqu’il nous remet en présence des avertissements et des leçons de l’autre guerre. » Le préfacier, Emmanuel Chaptal – évêque d’Isionda en Turquie dans les années 20 – pose le débat : « En écoutant, Joseph Ollé-Laprune et sa femme, nous entendons la voix émouvante de nos morts qui réclament de nous un amour effectif et plus constant de notre chère patrie. »
Il est important de rappeler que le beau-père d’Alice Gavoty, fut un catholique de combat. Après avoir étudié à l’Ecole normale supérieure de 1858 à 1861, il se consacre à la philosophie, sous l’influence d’un ouvrage du père Gratry, Les Sources. Pendant toute sa vie, il enseigne la philosophie à la lumière de la foi catholique, dans des lycées, puis à l’Ecole normale supérieure à partir de 1875. En 1881-1882, après avoir organisé une manifestation contre l’expulsion des congrégations, il est suspendu de sa chaire par Jules Ferry.
Son premier ouvrage publié s’intitule La Philosophie de Malebranche.A titre personnel, nous apprécions énormément l’œuvre de Malebranche, prêtre oratorien et théologien français. Ce dernier a cherché à synthétiser la pensée de saint Augustin et de Descartes. Le philosophe Etienne Gilson le qualifie même de « plus grand métaphysicien que la France ait jamais eu. » De fait, nous comprenons mieux le cadre familial, social et culturel, dans lequel grandit et vécu Joseph qui « n’hésita pas à proposer à sa compagne le double amour dont il était lui-même animé envers Dieu et la Patrie. »
A juste titre, Joseph considérait que « l’époux ne peut laisser son épouse ignorer les sentiments les plus profonds et les plus intimes dont il est pénétré. Il ne peut la laisser étrangère à la grandeur morale à laquelle il aspire. Il doit l’associer à son héroïsme, s’il est convaincu que Dieu, ou sa patrie, ou le bien des âmes exigent le sacrifice de sa vie. A cet égard, aucun doute ne traverse son esprit. Il a préféré mourir, car il sent que ce sacrifice lui sera demandé, et il s’attend à ce que celle qu’il aime adopte son oblation parfaite et totale. »
Ainsi, nous ne sommes guère surpris de lire les propos suivants commis par madame Saint-René-Taillandier : « Même dans les manifestations mondaines de la vie diplomatiques à l’étranger, notre neveu gardait le sentiment qu’il était de service, devait honorer sa fonction, son pays, sa religion : tout était un. Je crois que nul de ceux qui ont été ses chefs et ses collaborateurs ne s’est jamais dérobé au respect qu’inspirait un tel sentiment de la conscience… »
Joseph et Alice se sont aimés sur terre. Leur mariage terrestre n’aura duré que de février 1914 à février 1915. Une toute petite année… Pourtant, la tante de Joseph dans l’introduction constate que « le mariage chrétien, Alice en a tracé l’esquisse dans un écrit publié. Cet idéal de l’union totale, la même touche divine animant deux êtres et n’en faisant qu’un seul, la mort ne devait pas l’atteindre. » Elle ajoute : « il ne faut pas se demander si Alice pleurait son mari, elle tenait dans ses mains la fleur vivante de son amour et l’on pleure sur ce qui est fané. » Ces propos sont admirables, car il exprime la constance, la fidélité, l’amour et l’Espérance chrétienne.
Alice a été « mariée par l’union totale, afin qu’elle s’accomplisse sur la terre ou dans l’au-delà : pour elle c’était la même chose, elle ne serait digne du sacrifice qu’avait fait Joseph qu’en le renouvelant elle-même consciemment tous les jours. » A la fin de sa vie, Alice ne désira pas que « sa dépouille, sa poussière, reposât auprès de celui qu’elle avait aimé pour toujours. Leur rendez-vous à ces deux n’étaient pas dans un tombeau ». Leurs retrouvailles ont surement dû se faire dans les Cieux, conformément à l’Ecriture.
En définitive, ce livre nous rappelle nos devoirs envers Dieu, notre patrie, et notre famille. Il nous enseigne également que nous devons accepter les épreuves avec confiance sans jamais oublier l’esprit de sacrifice qui doit animer chaque chrétien. Nous recommandons fortement la lecture de ce journal. Il servira sans aucun doute à nous préparer aux dures épreuves dont la menace se fait chaque jour ressentir : « Un héroïsme aussi pur a quelque chose de contagieux. Puisse-t-il être médité par beaucoup de familles françaises ! Puisse-t-il être un élément agissant dans la reconstruction spirituelle de notre civilisation. » [ Publié le 1 août 2019 — dans Arts & Lettres & Chansons ]
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Un trésor de vertu et d'exemplarité
5/5 Présent. Samedi 12 janvier 2019
Il n'est pas aisé de dénicher des manuscrits qui expriment avec sincérité des sentiments personnels non déguisés ou enjolivés, simples et sincères, exprimés avec beauté et clarté. On reproche souvent aux auteurs d'un journal d'avoir malgré tout voulu embellir les choses pour leur lecteur futur.
Nous sommes loin de cela avec cette pépite retrouvée par les éditions de Chiré (l'édition originale est parue en 1940). Ce texte minimaliste est un trésor de vertu et d'exemplarité. Alice Ollé-Laprune y relate une partie de son histoire dans ce début de XXe siècle, chamboulé bientôt irrémédiablement par la première guerre civile européenne (texte ici précédé d'un propos d'une connaissance, Madame Saint-René Taillandier, et par une introduction de Mgr Chaptal).
Ce journal est succinct car son auteur y a engrangé les souvenirs les plus importants à ses yeux, de ceux qui vous marquent dans la chair et le coeur. Il ne comporte donc aucune fioriture, passionnant de part en part car exprimant un amour passionné : non pas passionnel mais profond, sincère, sanctifiant.
Alice a rencontré Joseph, s'est mariée avec cet homme hors du commun et l'a perdu sur le front dès le début de la guerre. Cet ouvrage nous donne une leçon magistrale sur ce qu'est ou ce que devrait être pour tout un chacun le mariage chrétien. Un proverbe allemand nous dit que "l'état de mariage est l'ordre le plus saint". C'est tout le propos des considérations de cette femme pieuse qui montre deux âmes se hissant mutuellement dans la vertu du mariage, irradiant leur environnement de leur pureté et nous montrant par là que cet état peut rester pur et beau, non souillé par le vice et la médiocrité. Un témoignage à des années-lumière des devantures de librairie et des exemples contemporains.
Alice Ollé-Laprune nous rappelle opportunément que si Dieu a donné valeur de sacrement au mariage, c'est qu'il est fait pour nous amener, par le conjoint, sur le chemin de la perfection et de la sainteté. Son mari l'exprimant ainsi : "Je vous remercie pour cette liberté, cette pleine possession de moi-même que j'ai par vous", Ou encore : "C'est par vous que je serai moi-même, j'entends par là tout ce que Dieu veut que je sois, quoi que ce soit."
On ressent avec sincérité que la mort au front de l'être cher n'a pas rompu chez elle ce lien surnaturel établi par le mariage.
Elle se demande d'ailleurs "pourquoi [nous avons] tant de mal, quand il s'agit de celui-là, à entrer, à demeurer dans le surnaturel ? Sans doute parce que le mariage nous est trop habituel, et mêlé aux monotonies, aux vulgarités de notre vie ordinaire. La difficulté est là".
En tout cas, ces beaux propos nous montrent que cet obstacle n'est pas insurmontable pour vivre avec engagement et sincérité cette grande aventure qu'est le mariage. Deo gratias.
<p align="right">Sigisbert Clément <a href= http://www.present.fr/ target=_blank>www.present.fr</a>
La réalité du mariage chrétien .
5/5 Plaisir de Lire .
.----. A une époque où les foyers sont malmenés par les épreuves de la vie et par l'ambiance délétère qui les entoure, nous ne pouvons qu'encourager la lecture de cet ouvrage, petit par la taille certes, mais ô combien immense par les enseignements et les exemples qu'il transmet ! L'épreuve acceptée, offerte et transcendée ; l'union des forces, des pensées, des cœurs et des âmes qui dépasse les vues humaines pour adhérer au plan divin : chaque foyer saura puiser dans ce livre des ressources pratiques pour progresser toujours davantage vers le Ciel .
POUR QUI CE LIVRE ? A posséder par tous les foyers qui veulent vivre la réalité du mariage chrétien.
[ Notice publiée dans le numéro 185 de " Plaisir de Lire " , littérature et vie chrétienne , trimestriel - septembre 2018 . Vous pouvez commander ce numéro en joignant 5 euros à l'adresse : " Plaisir de lire " 57 route Nationale - 80160 Flers-sur-Noye . Signalez bien que vous avez vu cette proposition sur Chire.fr, vous nous rendez service ]
Hommage bouleversant !
5/5 Politique Magazine .
.----. Alice qui ne connut pas le bonheur d'être mère, mourut en 1936. Lorsqu'on évoque la Première Guerre mondiale, la vie des couples n'est pas ce qui vient à l'esprit de prime abord.Pourtant que de souffrances, de séparations n'a-t-elle pas causées ? Et l'expression de l'amour est d'autant plus forte qu'il était sous la menace omniprésente de la mort. Cet hommage bouleversant qui retrace le destin brisé de ces deux êtres, fait écho à toutes ces femmes anonymes, endeuillées, symboles de la douleur d'une nation. La plume d'Alice Ollé-Laprune, vibrante d'émotion, nous restitue la sensibilité particulière d'un regard, celui d'une épouse figée dans le souvenir et l'amour inaltérable de son défunt mari. [ Signé Madeleine Gautier dans le numéro 172 - septembre 2018 de " Politique Magazine ]
Première Guerre mondiale .
5/5 Politique Magazine .
.----. Ce journal intime de 97 pages, d'Alice Ollé-Laprune, nous invite, comme on s'ouvre à un ami, à découvrir une histoire familiale qui nous ramène à la Première Guerre mondiale. Alice Gavoty, issue d'une famille catholique pratiquante de Marseille, épouse en février 1914 Joseph Ollé-Laprune, 39 ans, lieutenant au 140e Régiment d'Infanterie, mortellement blessé le 16 février 1915. Il était le fils de Léon Ollé-Laprune, membre de l'Académie des Sciences morales et politiques dont les articles et conférences, rassemblés sous le titre La vitalité chrétienne, témoignèrent de sa croissante influence dans les milieux catholiques. ( suite ... etc )
Le mariage ?
5/5 L'Homme Nouveau .
.----. " C'est bien difficile ce que nous avons à faire là... Ce qui doit nous encourager, c'est que nous ne cherchons l'un et l'autre que la volonté de Dieu ". Ces quelques mots du début du journal d'Alice Ollé-Laprune contiennent tout le secret de son union avec son mari Joseph. Cherchez la volonté de Dieu aura été leur seul et unique souci dans un monde bouleversé.
Marié en février 1914, Joseph est mort l'année d'après. Son dernier mot qui ait été rapporté à sa femme est sa réponse à un camarade étonné de sa sérénité sous les bombardements : " Comment ne pas être heureux quand on se dit qu'on est peut-être séparé de la vue de Dieu que par une seule minute ! ". Tout est dit. Et c'est ensemble que Joseph et Alice ont fait le sacrifice de la vie de Joseph. C'est profondément unie à lui dans son union à Dieu, qu'Alice a vécu veuve durant vingt ans après la mort de son mari.
Veuve, mais pas triste, veuve, mais pas seule. Elle le raconte avec beaucoup de simplicité dans son journal qui ne tient que la moitié de ce petit livre. La première partie est due à Madame Saint-René Taillandier, tante de Joseph, qui raconte Alice et Joseph pour situer le contexte et les personnalités de chacun.
En fin d'ouvrage, on lira les notes d'Alice à propos du mariage, notes très profondes que nos grands enfants auraient grand intérêt à lire et à méditer. Tout le sens mystique du mariage chrétien s'y retrouve [ Signé : Marie Lacroix dans " L'Homme Nouveau ", numéro 1668 du 4 août 2018, numéro de l'été, nouvelle formule ]
Merci et bravo !
5/5 Jean Saumur 49 .
Je vous félicite d'avoir rééditer ce beau livre que j'avais lu il y a au moins 40 ans . La période que nous vivons le rend particulièrement important . Merci et Bravo .