Dialogue de vaincus (Prison de Clairvaux Janvier décembre 1950)
Date de parution :
05 nov. 1999
Auteur :
REBATET (Lucien), COUSTEAU (Pierre Antoine)
Éditeur :
BERG INTERNATIONAL (EDITIONS)
Collection :
BERG INTERNATIO
EAN 13 :
9782911289224
Nb de pages :
288
Référence interne:
3375
Description
Ce Dialogue de "vaincus", rédigé en 1950 à la prison de Clairvaux par deux anciens collaborateurs, et demeuré à ce jour inédit, constitue donc un document essentiel.
Ces deux anciens collaborateurs sont célèbres, puisqu'il s'agit de Lucien Rebatet et de Pierre-Antoine Cousteau, condamnés à mort à la Libération. Leur peine ayant été commuée en prison à perpétuité, ils rédigent ensemble une vingtaine de "dialogues" où ils s'expriment en totale liberté. Ils mettent noir sur blanc des "vérités rescapées", car s'ils se considèrent comme "vaincus", leurs idées ne sont pas pour autant, selon eux, invalidées.
Ils parlent de l'histoire de leur engagement, du nationalisme maurrassien au racisme hitlérien, et reprochent à Hitler d'avoir trahi ses propres principes, développés dans Mein Kampf. C'est pour eux l'explication de la défaite du nazisme. Ils évoquent de Gaulle, qu'ils haïssent, Staline, qu'ils admirent, car "depuis que le fascisme est mort, il n'y a plus d'ordre que chez les Rouges". Bref, "Staline est génial. Il ne fait pas de martyrs lui... ". Ils passent aussi en revue l'histoire de la littérature, invectivent avec violence Jean-Paul Sartre, "sorti du maquis des Deux Magots où l'on a terriblement peu risqué le crématoire". Sartre représente pour eux "l'imposture résistantialiste". Ils vomissent Jean Genet, s'enthousiasment pour Marcel Aymé et Louis-Ferdinand Céline, discutent de la religion : "Il me soulève le coeur ce sentiment absurde parce qu'il est bien la conséquence de cette monumentale entreprise de dévirilisation, de châtrage systématique... Le Christ était un pisse-froid..."
Malgré le désaveu de l'Histoire, leur vision du monde repose toujours sur les valeurs qui les ont menés à s'engager dans le collaborationnalisme le plus dur et qui conduiront d'autres anciens collaborateurs à se mettre au service de régimes dictatoriaux, l'Espagne franquiste par exemple, ou antisémites sous couvert d'antisionisme, comme l'Egypte de Nasser.
Ces dialogues nous invitent donc à regarder l'adhésion au nazisme de certains intellectuels français, non pas comme un accident de parcours ou une parenthèse, mais comme l'accomplissement de ce qu'ils pensaient et de ce qu'ils ont continué à penser malgré la défaite de leur camp.
Robert Belot, qui a présenté et annoté ce document, est un historien, maître de conférences à l'université de Technologie de Belfort-Montbéliard et à l'I.E.P. de Paris. Il a publié en 1994, aux Editions du Seuil, Lucien Rebatet. Un itinéraire fasciste.
Titre | Dialogue de vaincus (Prison de Clairvaux Janvier décembre 1950) |
Auteur | REBATET (Lucien), COUSTEAU (Pierre Antoine) |
Éditeur | BERG INTERNATIONAL (EDITIONS) |
Collection | BERG INTERNATIO |
Date de parution | 05 nov. 1999 |
Nb de pages | 288 |
EAN 13 | 9782911289224 |
Présentation | Broché |
Épaisseur (en mm) | 19 |
Largeur (en mm) | 165 |
Hauteur (en mm) | 250 |
Poids (en Kg) | 0,520 |
Critique du libraire
Texte inédit presenté et annoté par Robert Belot.