N° 102 (nouvelle série), octobre 2019 : Mai 68 : Subversion dans l’enseignement - Le témoignage d´Étienne Couvert

ÉDITORIAL : La publication, dans ce numéro, de la correspondance de Jean Vaquié avec Étienne Couvert (pages 9 à 15) nous donne l'occasion de nous arrêter quelques instants sur un phénomène étudié par Couvert : le romantisme, auquel il consacre un chapitre de son livre La Gnose contre la Foi. Ce prétendu mouvement littéraire majeur du XIXe siècle, d'apparence séduisante, n'était (et ne reste encore) qu'un des leviers de l'esprit révolutionnaire. Nous reproduisons, à ce propos, deux opinions qui le confirment : « Les plus nobles sentiments sont menacés par leur ennemi intime : le romantisme. La fidélité véritable n'est pas une nostalgie. C'est une foi qui oblige. Ce n'est pas un rêve. C'est un combat. D'où cette sévérité qui a pu étonner quelques-uns de Maurras pour Chateaubriand. La fidélité n'attend rien. Elle porte en elle-même sa propre récompense. La fidélité n'attend rien parce qu'elle a tout reçu. Elle est vaine la fidélité qui n'est pas une exigence ». Jean-Albert Boucher, extrait de « Le temps des conséquences », paru dans le Cahier de Chiré, no 2 (1). « Il est certain que les écrivains romantiques (notamment Hugo, Lamartine, Michelet, que les progrès de l'imprimerie et de la lecture ont répandus sur tous les points de la planète), ont donné de la France une image libérale, anarchique et révolutionnaire » Charles Maurras, Gazette de France, 3 juillet 1898 (2). Afin de conforter ces prises de position, apparemment prononcées à l'emporte-pièce, mais pleines de bon sens, relisons le chapitre de Couvert qui le décrit dans les quelques propos suivants : « Le romantisme provoqua, au XIXe siècle, une prodigieuse explosion de Gnose dans le monde intellectuel bouleversé par la Révolution française. Ce mouvement littéraire est parti des pays protestants, Angleterre et Allemagne, dans un milieu culturel dominé par les héritiers des humanistes de la Renaissance, les Rose-Croix et leurs successeurs, les Francs-Maçons. Le romantisme, en France, fut une importation étrangère venue d'Allemagne ». Jérôme SEGUIN 1 - Jean-Albert Boucher (1927-1995), écrivain normand, a été l'alter ego d'André Boscher à la tête de l'association Présence de La Varende. Parmi ses très nombreux écrits figure le titre De la tradition (publié en 1984 par les Éditions de Chiré). 2 - Charles Maurras s'est longuement exprimé sur le sujet, en particulier dans ses livres Romantisme et révolution (1922), Barbarie et poésie (1925), Un débat sur le romantisme (1928), Les Amants de Venise : George Sand et Musset (1902), Le Romantisme féminin. Allégorie du sentiment désordonné (1926).