Depuis près de quarante ans, il ne se passe pas un jour sans que le mot CRISE ne vienne nous percuter : crise du pétrole, du logement, de l'emploi, de l'économie, de la société, de la culture, du vivre ensemble, de l'identité, de l'Etat. Constatant que ceux qui nous dirigent, c'est-à-dire ceux qui sont à la tête de l'Etat, se sont avérés incapables de nous débarrasser de ce fléau, je me suis demandé s'il était possible d'y faire face ? La référence constante à la lutte contre la crise est un écran de fumée ou un aveu d'échec et d'incompétence.
Mais alors, le diagnostic a-t-il été fait ? Est-il partagé ? Est-il valide ? A-t-on une stratégie qui en découle ? J'ai cherché les réponses. J'ai TOUT entendu à leur propos, mais ce qui m'est apparu le plus sincère fut la déclaration du Président Mitterrand vers la fin de son deuxième mandat le 14 juillet 1993 "en matière de lutte contre le chômage, on a tout essayé". Ce constat terrible pouvait être étendu à toutes les dimensions de la crise, et donc à la crise elle-même.
Dans ces conditions mon interrogation ne portait plus sur la crise, mais sur le moyen qui se dressait théoriquement contre elle : l'ETAT. N'était ce pas lui finalement qui l'animait et l'alimentait ? Ce ne fut pas mon état d'esprit lorsque j'en entreprenais l'étude vers le milieu des années quatre-vingt dix. Mais au fur et à mesure de mes travaux, mes doutes sur l'efficacité de notre Etat se confirmèrent.
Je m'apercevais que les objectifs que se fixaient nos dirigeants montraient qu'ils avaient perdu la raison. L'Etat, loin de neutraliser la crise, était dévoré par elle, mais tous ceux qui le peuplaient s'en accommodaient finalement fort bien.
Diplômé du supérieur en sciences économiques, Alain Le Bihan a exercé diverses activités dans le privé et dans les institutions en particulier à l'Assemblée Nationale en tant que directeur de cabinet du Président de la commission économique et dans l'éducation nationale, comme enseignant en économie dans un lycée parisien. Son activité, dans le secteur privé, s'est principalement développée dans de petites entreprises, où il a pu faire l'expérience de l'étranger, en Europe et dans le sud est asiatique.
Issu d'un milieu familial de gauche, il a mené une activité militante à partir des années soixante jusqu'à la fin des années quatre vingt. Par la suite, il s'en est éloigné constatant que la gauche avait abandonné la nation.