Dans notre Europe démocratique, formellement libre, conceptuellement soulagée de la menace soviétique, on n'en est même plus à revendiquer la liberté de penser, ne parlons même pas d'écriture, c'est la sphère des arrière-pensées, c'est la zone du subconscient, c'est l'espace du lapsus, prétendument toujours "révélateur" que les rares hommes libres doivent maintenant chercher à protéger.
"Un jour, prophétisait déjà Cocteau, la police contrôlera nos rêves". Nous y sommes.
Il y a 30 ans, la Chine maoïste se préoccupait de ce que les Chinois rêvaient trop...
Aujourd'hui, les Européens rêvent-ils ?
Pas si fous... Pas si téméraires...
Face à ce constat, j'ai toujours cru nécessaire de dire ce que l'on tient pour la Vérité, et de le faire avec les moyens dont on dispose.
C'est pourquoi, tous les matins, je m'efforce de tenir un petit journal, actuellement sous la forme d'un service audiotel au 08 36 68 09 56 écouté par une poignée d'Amis, et qui dès le départ, dans des conditions dont je m'explique un peu plus bas, a pris pour titre En Toute Liberté.
Ces chroniques paraîtront donc désormais sous la forme de petits cahiers bimestriels plus ou moins regroupées par thèmes. Cette première livraison tourne autour d'une conférence faite le 18 octobre à Aix-en-Provence dans le cadre du club de l'Horloge sur le thème de la Fin de l'Histoire, dont on trouvera le développement.
Or, l'Histoire recommence toujours, il semble donc nécessaire de rappeler que la Gauche sera toujours la Gauche.
Chroniques en toute liberté "Europe des Libertés" janvier-février 1998