L´expérience de la présence de Dieu

Une âme de saint, bien carmélitaine : rude et tendre, éprise d'absolu et d'un froid bon sens, tel est le frère Laurent. Il vit au XVIIè siècle. Soldat, puis laquais, enfin humble petit frère convers, il entre dans les voies mystiques par cet exercice de la présence de Dieu dont il livre le secret dans des lettres et entretiens qui ont été conservés.
L'humble devoir d'état est le lieu ordinaire de sa grande intimité avec Dieu. Qu'il s'agisse de "cuire sa petite omelette" ou de réparer ses sandales, son humeur est égale, libre, joyeuse, puisqu'il se tient en présence de Dieu. Il découvre, à ceux qui la lui demandent, sa "doctrine". Celle-ci est tout imprégnée de simplicité. Elle devance la "petite voie" de Thérèse de l'Enfant-Jésus : la foi (qui est la vie de sa vie) fait découvrir la présence de Dieu, grandir la charité, augmenter l'amour désintéressé de Dieu servi pour lui-même. 
Le frère Laurent de la Résurrection (1614-1691), d'origine lorraine, entre en 1640 dans l'ordre des Carmes déchaussés comme frère convers. Il a laissé des Maximes, des Entretiens, quelques lettres, qui en font un des plus grands mystiques français du XVIIè siècle.