En juillet 1910, Elisabeth Leseur visite l'hôtel-Dieu de Beaune. Elle y fait la connaissance de la petite Marie, une fillette alitée qui la touche profondément et à qui elle enverra des jouets, des livres d'images et des cartes postales. La maladie et la mort de la petite Marie rapprochent la religieuse hospitalière, soeur Marie Goby, qui s'occupait de l'enfant, et Elisabeth Leseur ; c'est de là que naissent la belle amitié et la correspondance qui, pendant les trois dernières années de la vie d'Elisabeth, les uniront.
Le recueil des soixante-dix-huit lettres d'Elisabeth à sa correspondante fut édité après sa mort par son mari, Félix Leseur, qui lui a donné son titre : Lettres sur la souffrance. Il aurait aussi bien pu s'intituler "Lettres de communion" tant Elisabeth y exprime très librement cette grande soif de "communion d'âmes" qui l'animait. Cette nouvelle édition inclut pour la première fois les lettres de soeur Marie Goby à Elisabeth, qui ont été retrouvées par les bons soins de Janet Ruffing, r.s.m., qui introduit l'ouvrage.
Née dans une famille de la bourgeoisie parisienne, Elisabeth Arrighi (1866-1914) a compris et pratiqué sa foi comme laïque chrétienne de manière créative et originale. Mariée à vingt-trois ans avec Félix Leseur, incroyant militant, elle adopta, auprès de lui et dans son milieu, un comportement d'apôtre, caractérisé par une présence attentionnée et inconditionnellement aimante. Malade, ne pouvant avoir d'enfant, elle affronta avec courage et intelligence la question de la souffrance.
De 1899 à 1914, elle consigna ses réflexions, prières et règles de vie dans son journal (Journal et pensées de chaque jour, Ed. du Cerf, 2005). Publié en 1917, il a été diffusé à plus de 150 000 exemplaires et fut traduit en huit langues.