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Lettre ouverte au ministre de l´Education sur ma classe de philosophie

Référence : 20762
3 avis
Date de parution : 1 juin 1976
Auteur : KERALY (Hugues)
EAN 13 : 9782723317559
Nb de pages : 130
9.00
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Description
Ce matin-là, pénétrant dans la classe que les programmes scolaires désignent encore sous le nom de "philosophie", j'ai senti chez mes élèves une indisposition... comment dire ? plus brutale, plus épaisse vraiment qu'à l'accoutumée. Depuis belle lurette, monsieur le Ministre, le spectacle des vingt-six corps vautrés sur une lecture, un jeu ou une somnolence d'ilote avait perdu pour moi son caractère de curiosité. Si j'avais cru adroit, au début, d'en tirer à chaud quelques enseignements sur la mystérieuse concordance des attitudes physiques et des dispositions mentales, j'en vins bientôt à plus de sagesse : qu'ils se lèvent d'abord, on reprendra ensuite selon l'urgence et la nécessité. Mais le maître qui crie est perdu. Force m'était bien d'attendre la levée des corps moins endurcis dans leur animalité, ou plus lents à la perte des vieilles habitudes. Dans cette société, où les initiatives élémentaires se comptent sur les doigts d'une main, trois personnes debout font une majorité : le reste finissait par suivre sans trop de fracas.
"Messieurs, vous pouvez vous coucher." Pour beaucoup, la phrase vraiment douloureuse de mon enseignement avait pris fin...
TitreLettre ouverte au ministre de l´Education sur ma classe de philosophie
Auteur KERALY (Hugues)
ÉditeurNOUVELLES EDITIONS LATINES (NEL EDITIONS)
Date de parution1 juin 1976
Nb de pages130
EAN 139782723317559
Épaisseur (en mm)9
Largeur (en mm)120
Hauteur (en mm)185
Poids (en Kg)0.11
Critique du libraire
Une critique de l´Education Nationale.
Les avis clients
Faire des études ?
5/5 Revue des cercles d'études d'Angers
.----. Mais la question n'est pas là. On a voulu que tout le monde fasse des études. Le mandarinisme est monolithique : à tout le monde les mêmes études (voyez égalité des chances). Comme personne ne veut plus travailler, car le travail intellectuel lui aussi est une contrainte, c'est l'égalité dans la nullité. Les professeurs, par souci de leur tranquillité ou par conformisme, laissent aller. Les examinateurs du baccalauréat ne seront pas trop durs. Les professeurs de l'enseignement supérieur feront ce qu'ils pourront, on ne sera pas trop dur pour la licence. Tant que les grandes écoles tiennent encore ferme l'exigence du concours d'entrée et du classement de sortie, il y aura des chefs de valeur et il subsistera un noyau d'inventeurs. Mais l'encadrement fera vite défaut, et la déchéance de la vie économique réveillera durement ceux qui parleront de leurs "droits" devant un buffet vide. ( numéro 2, novembre 1976 ).
Le Ministre ?
3/5 Revue des cercles d'études d'Angers
.----. Les exemples donnés par M. Kéraly sont trop navrants pour qu'on en rie, comme ils le mériteraient. L'auteur eut l'idée d'envoyer sa lettre au ministre. Avant de parvenir à destination, la missive avait été décachetée et lue par la censure syndicale occulte. Un chargé de mission au Cabinet du ministre, a cru devoir adresser à l'auteur une réponse optimiste, "sécurisante" comme l'on dit, assortie de considérations d'une impeccable banalité sur l'impartialité et patati et patata. ( suite... ).
Droit au travail ou devoir de travailler
3/5 Revue des cercles d'études d'Angers
.----. C'est un constat à peine excessif de l'avachissement intellectuel dans lequel s'enfonce de plus en plus la jeunesse.La fameuse égalité des chances dont on berce la naïveté et l'envie des parents aboutit à la paresse incurable des enfants. L'effondrement de la langue n'est que la manifestation de la torpeur de l'esprit. S'il n'y a plus ni grammaire, ni orthographe, ni ponctuation, ni style, il n'y a plus de pensée, si sommaire soit-elle. On a jeté le discrédit sur la mémoire, il est donc inutile d'espérer obtenir un résumé cohérent de l'émission entrevue l'avant veille à la "Télé". L'infortuné M. Kéraly a dû enseigner ce qui reste de philosophie dans des établissements secondaires de la région parisienne. Paresseux et mal élevés, la bande de garçons dont il était chargé tuait avec ennui le temps sur les bancs du collège, attendant comme un droit le "Bac" qui permettrait d'user quelques années dans le cycle dit par ironie supérieur, et d'obtenir ensuite, par la crainte de "manifs", une licence, ne servant à rien qu'à lui donner accès, comme un droit, à l'existence médiocre du chômeur. On parle de droit au travail. Il aurait fallu commencer par se faire un devoir de travailler pour apprendre et se former : il est courant maintenant de trouver des enfants de 10 ans incapables de se servir d'un dictionnaire, parce qu'ils ignorent l'ordre alphabétique. ( suite... ).