Cornelius a Lapide, ou Cornelius Van den Steen, était originaire de Bucold, village de l'État et diocèse de Liège. Il naquit en 1566 ( Rome 12 mars 1637.) Il était de très-petite stature et d'une complexion faible, le portrait qu'on garde de lui est celui d'un homme pur et calme. Son pays connut en ces temps-là le flux et le reflux des troupes espagnoles, des reîtres allemands, des réformés et des catholiques en armes, qui ont plusieurs fois heurté le seuil de sa demeure.
Le protestantisme s'attaquait au texte de la sainte Écriture, le dénaturait, en retranchait des livres entiers et ruinait par là la tradition catholique dans ses origines. Cornelius a Lapide se sentit pris d'enthousiasme pour l'étude de l'hébreu, des scoliastes et des commentateurs. À vingt-huit ans, il était professeur d'hébreu, de langue sacrée et d'Écriture sainte au collège de Louvain. Dix-neuf ans plus tard, il publiait par obéissance d'admirables commentaires sur les Épîtres de saint Paul.
"L'univers - écrivait-il -, le miroir des chose divines, est un livre qui expose ce qu'est Dieu ; toutefois, dans son imperfection, il ne nous offre pas une exacte et claire image de la Divinité.
Dans sa bonté infinie le Créateur a jugé convenable de nous donner un autre livre que l'univers, un livre où l'homme rencontrât non pas une muette image de la Divinité mais sa révélation. Ce livre, c'est la Sainte Écriture. Elle embrasse toute science, toute règle, toute notion. En effet, tout ce qui existe appartient ou bien à l'ordre naturel, ou bien à l'ordre surnaturel, qu'on peut encore nommer l'ordre de la grâce ; ou bien à l'ordre divin, qui comprend l'essence et les attributs de Dieu."
Nous devons à l'abbé Barbier (humble curé de Marcillote en Isère) ce travail qui lui prit neuf années : "tous les prêtres, dit-il, devraient avoir les Commentaires de Cornelius sur le rayon le plus aimé de leur bibliothèque." Il a su condenser très fidèlement en quatre volumes les dix ou quinze in-folios qui composent l'œuvre de Cornelius.