La verve est encore remarquable.
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.----. Les Tours de Barchester constitue le deuxième volume des chroniques de Barchester, ville imaginaire. Nous avons déjà rendu compte du premier épisode, Le Directeur, régal d’humour délicat et féroce à la fois.
Dans ce deuxième volet, nous retrouvons plusieurs personnages du précédent : le doux docteur Harding, victime d’une cabale si injuste, ses deux filles, la charmante Eleanore et Mrs Grantly. Le mari de cette dernière, archidiacre de la cathédrale, espère bien devenir évêque à la suite de son père qui vient de mourir.
Mais un changement politique à la Chambre ruine ses espoirs. Barchester voit arriver comme évêque un inconnu, le docteur Proudie, opportuniste et faible. Ce n’est pas le cas de sa femme bien décidée à diriger le diocèse et qui s’appuie sur le peu sympathique M.Slope, qu’elle a imposé comme adjoint de son mari. Il nourrit de hautes ambitions tant politiques que matrimoniales.
L’archidiacre Grantly, qui se remet difficilement d’avoir été écarté, vient faire sa visite de courtoisie au nouvel évêque accompagné de son si aimable beau-père. A sa grande stupéfaction, ils sont reçus par l’évêque flanqué de sa femme et de son adjoint.
Voilà qui est contraire aux usages. La conversation est à fleuret moucheté, tout ce petit monde se jauge : aucun doute, la guerre est déclarée.
La verve d’Anthony Trollope est encore remarquable. Le spectre est plus large que l’hospice du Directeur : il s’agit cette fois du centre du pouvoir régional anglican, la cathédrale elle-même. Les ambitions sont bien peu chrétiennes, les manœuvres matrimoniales sans scrupules et, hormis la douce Eleanore, Dieu semble bien peu gouverner tous ces cœurs.
Nous sommes en Angleterre, et il faut un grand écrivain anglais pour en parler aussi bien.
[ Publié le 6 mars 2022 par adelacoste ]
P.S. : Ce blog a une seule ambition : faire partager les lectures qui, depuis plusieurs décennies, m’ont ému, enthousiasmé, impressionné par leurs qualités historiques ou, surtout, littéraires.
Il fera référence à des auteurs classiques ou contemporains, célèbres ou oubliés. Seule compte la qualité de l’oeuvre avec tout ce que cela peut comporter de subjectif.
