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Les Rois thaumaturges

Référence : 29620
4 avis
Date de parution : 1 octobre 2009
Auteur : BLOCH (Marc)
Collection : BIB HISTOIRES
EAN 13 : 9782070227044
Nb de pages : 644
37.50
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Description
De 1944, date de sa mort héroïque, au début des années soixante-dix, Marc Bloch est surtout apparu comme le cofondateur (avec Lucien Febvre) de la Revue Annales, qui renouvela la méthode historique, et l'auteur d'une grande synthèse, La Société féodale (1939-1940). Depuis une dizaine d'années les historiens et les chercheurs en sciences humaines et sociales pensent de plus en plus que le grand livre de Marc Bloch, c'est son premier vrai livre : Les rois thaumaturges (1924).
Il est consacré à l'étude d'un rite curieux : la guérison miraculause, par simple toucher des mains, des écrouelles ou scrofules (adénite tuberculeuse). L'attribution de ce pouvoir aux rois de France et d'Angleterre remonte probablement au XIIè siècle ; elle va durer en Angleterre jusqu'au début du XVIIIè siècle, en France jusqu'en 1825, date du sacre de Charles X.
Comment se déroulait le rituel du toucher royal ? Quelle était la vraie nature du pouvoir monarchique : les rois étaient-ils des personnages sacrés, des sorciers faiseurs de miracles ? Pourquoi enfin a-t-on cru puis cessé de croire au miracle royal ? Trois questions qui ont amené Marc Bloch à explorer les chemins de la psychologie collective, des rites et des mythes, des croyances populaires. Pour éclairer le phénomène, il a eu recours à l'anthropologie et à son plus grand théoricien d'alors, Frazer, au comparatisme avec les sociétés les plus diverses, aux arcanes de la médecine populaire traditionnelle. C'est un jalon essentiel dans l'exploration des mentalités et l'invention d'une anthroplogie historique. Dans son importante préface, Jacque Le Goff s'efforce de préciser les raisons personnelles et les milieux intellectuels qui ont amené Marc Bloch a écrire ce livre exceptionnel, gros d'avenir, puis à abandonner cette voie, et fait le point sur la situation des rois thaumaturges dans la recherche historique et anthropologique aujourd'hui, dont ce livre est l'un des phares.
TitreLes Rois thaumaturges
Auteur BLOCH (Marc)
ÉditeurGALLIMARD (EDITIONS)
Date de parution1 octobre 2009
Nb de pages644
CollectionBIB HISTOIRES
EAN 139782070227044
PrésentationBroché
Épaisseur (en mm)38
Largeur (en mm)140
Hauteur (en mm)225
Poids (en Kg)0.66
Critique du libraire
Etude sur le caractère surnaturel attribué à la puissance royale, particulièrement en France et en Angleterre. Préface de Jacques Le Goff.
Les avis clients
Conclusion :
5/5 Lectures Françaises / 1962 .
.----. Il y aurait encore beaucoup à dire sur cet ouvrage si la place ne nous était parcimonieusement comptée, et c'est dommage. Le lecteur suppléera avec bonheur à ce qui manque ici en lisant LES ROIS THAUMATURGES. ( en 1962 édité par A. Colin - cet article est signé Michel de Mauny qui était avec Henry Coston et Pierre-Antoine Cousteau fondateur de " Lectures Françaises " en 1957 - numéro 61-62 ; avril-mai 1962 ).
Précision.
5/5 Lectures Françaises / 1962 .
.----. Dans un cérémonial des sacres de Louis XVI et Charles X, en notre possession,nous relevons cette précision que nous n'avons pas trouvée dans LES ROIS THAUMATURGES ; sans doute l'auteur ne l'a-t-il rencontrée nulle part. Nous la transcrivons textuellement : " Le roi le touche ( le scrofuleux ) en étendant la main droite du front au menton et d'une joue à l'autre, faisant ainsi le signe de la croix, en prononçant ces paroles : ... " Dans ce même cérémonial, une notule de l'annotateur qui le publia relate qu'au sacre de François Ier, l'un des scrofuleux fut guéri sur-le-champ, et que le roi en fut si content qu'il lui donna cinq sous au lieu de deux. Faute de preuves ce que nous croyons puisque M. Marc Bloch passe cet évènement sous silence, il nous sera permis de penser que c'est une pieuse légende . ( suite ... ).
Consacré, Sacré, Couronné ?
5/5 Lectures Françaises / 1962 .
.----. Quelque chose nous a surpris : c'est la controverse, souvent vive, qui s'étendit sur des années, voire des siècles, au sujet du caractère dont se trouvaient revêtus les rois par leur sacre. On les a comparés à des évêques ( ne les appela-t-on pas les " évêques de l'extérieur " ? ), ce que d'aucuns ne pouvaient admettre. Or, il nous semble qu'une distinction facile est à faire et qui vient de la cérémonie elle-même : on " consacre " un évêque, mais on " sacre " un roi, et celui-ci, s'il n'est plus tout à fait un laïque, ne devient pas pour autant l'égal d'un évêque dont il n'a d'ailleurs pas reçu les pouvoirs. Le sacre le place à un niveau intermédiaire sur le plan spirituel. Remarquons que d'un pape on ne dit pas qu'il est consacré ( il l'est déjà, puisque évêque ), mais " couronné ". Il nous étonne qu'on ne se soit jamais avisé de cette différence alors qu'elle existe depuis longtemps, sinon depuis toujours, dans la langue qui use du " sacre " et de la " consécration ". M. Marc Bloch a laissé échapper cette réflexion qui l'aurait aidé à mieux cerner sa pensée dans certains développements qu'il lui donne. ( suite ... ).
Appréhentson ? Objectivité sans défaut
5/5 Lectures Françaises / 1962.
.----. Si Trissotin lit ces lignes, qu'il nous fasse grâce de ses clabauderies et de ses imprécations contre le " racisme " ! Supposant aisément M. Marc Bloch être juif, nous appréhendions qu'il n'eût pas, pour traiter une telle matière, la compréhension de la tournure d'esprit, de la mentalité et de la pensée spirituelle des Français de l'Ancien Régime, de leur foi, toutes choses si différentes déjà dans notre monde moderne ; et, par analogie, nous considérions notre embarras si nous avions à disserter sur un sujet aussi délicat où la connaissance de la psychologie anglaise, par exemple, américaine ou papoue, était nécessaire. Il n'y avait donc dans notre esprit aucune pensée de " racisme ", au sens ridicule où l'entendent les niais, si prompts à parler de ce qu'ils ne comprennent pas, et M. Marc Bloch ne doit voir nulle teinte péjorative, rien qui puisse blesser son amour-propre dans le préjugé qui nous occupait. Au contraire, celui-ci nous aide à ouvrir un œil critique qui souvent butte sur une phrase, croyant y découvrir quelque pensée tendancieuse sous-jacente, comme un scorpion mussé sous une pierre ! Malgré ces dispositions, nous devons convenir du plaisir que nous avons eu à lire cet ouvrage, travail considérable au long duquel l'auteur ne se départit point d'une honnêteté scrupuleuse de véritable historien. C'est une étude, bien mieux, c'est un traité pénétrant et complet qui ne laisse rien dans l'ombre. Aux faits racontés s'ajoutent une analyse très fine, une délicatesse de touche qui ne peut heurter la conscience la plus prompte à chauvir des oreilles ; tout est dit avec une objectivité sans défaut et dans un style qui fait honneur à l'écrivain. ( suite ... ).