Les réprouvés - Poche

Les réprouvés

3/5 DIONYSOS ANDRONIS

Ernst Von Salomon (1902-1972) avait écrit ce roman en 1930 qui a été traduit pour la première fois en français en 1931 par Andrée Vaillant, alias Claude Raynal, aux éditions Plon. Cette re-édition récente nous donne la certitude que les anciens traducteurs sont parfois très utiles aujourd'hui. L'auteur commence en désapprouvant Napoléon sur la page 30 et il continue sa narration en faisant une attaque contre la Révolution Française et ses pratiquants, les Français. Nous aimons les Français et nous avons suivi la lecture avec une certaine méfiance au début. Le roman nous parle de l'aventure vécue par Von Salomon quand il a décidé d'aller combattre comme volontaire après la fin de la Première Guerre Mondiale (en 1919) aux frontières de son pays, l'Allemagne, contre les Russes ou autres alliés "sataniques" (op.cit.page 145). "Issu d'une famille huguenote, Von Salomon s'engage dès 1918 à la sortie de l’École militaire dans les corps francs qui combattent en Haute Silésie et dans les pays baltes pour écraser la révolution rouge" (op.cit. écrit sur la couverture au dos). Nous avons lu la presque-totalité des nombreux romans de Saint Loup et de ses aventures avec la LVF (Ligue de Volontaires Français contre le bolchevisme) et nous avons été très contents de lire un roman sur la même longueur d'onde mais cette fois inspiré de la Première Guerre. "Le résultat de 1918 ce n'est qu'une mixture de 48, de Guillaume 2 et de Marx" (op.cit.page 170). Nous apprenons sur la page 167 qu'un autre coup d'état a été produit en 1919 mais qu'il "avait complétement échoué" (op.cit.page 167). Donc notre Cher Adolf n'était pas le premier allemand à faire un coup d'état manqué en 1923. Ernst Von Salomon est condamné en 1922 à huit ans de réclusion pour sa participation à l'assassinat de Walter Rathenau, qui était un riche homme d'affaires juif et membre des gouvernement allemands précédents. Finalement il sera gracié en 1927. "Dans le monde des patrons et des travailleurs chacun croyait posséder la solution des problèmes sociaux actuels et de toutes les théories énoncées à grand fracas ne faisaient qu'embrouiller davantage la situation véritable" (op.cit.page 188). Et finalement nous avons été choqués par la narration des tortures infligés par les Français aux Allemands en 1919 : "Un Français alluma une cigarette, s'approcha de lui et lui mit le bout enflammé sur la peau" (op.cit. page 201). Il parait donc que nous avons combattu à la mauvaise place pendant les deux guerres.