Les Quatre Jeudis: images d avant-guerre, publiés par les Éditions Balzac en mai 1944, sont un recueil d'articles littéraires d'une plus grande ambition que celui des Portraits (1935). Ce complément aux Portraits est organisé en six rubriques: d abord, les "Figures votives", grands écrivains ou maîtres à penser du jeune critique. Ensuite, viennent des romanciers qui travailleraient "au fil du roman-fleuve". Puis, l'étrange mélange de "Réfractaires et conformistes" précède des auteurs "hybrides", selon le mot de Maurice Bardèche, sous la rubrique énigmatique d "Inventaires". Le titre de "Nouveaux venus" est clair, au moins, ainsi que celui de la dernière partie, "Poésie d'abord". Grâce à Robert Brasillach critique littéraire, nous apprenons, ou réapprenons, à lire. Il nous donne l'appétit de la lecture, il nous stimule et nous incite à prendre connaissance, dans les livres que nous lisons, d'aspects que nous aurions peut-être négligés. Sa critique n'est jamais ennuyeuse, même si elle peut s'avérer parfois injuste et cruelle. Elle est presque toujours perspicace et lucide. Son flair, surtout pour ce qu'il appelait «l'essentiel», s'avérait souvent visionnaire. Il se trompait parfois sur des écrivains que l'on ne lit plus. Mais, d'habitude, il visait juste, exerçant une influence indéniable sur la postérité des publications qu'il recensait. C'est finalement peut-être le mélange de cette passion pour les livres (qu'il savait si bien exprimer, souvent avec ironie, humeur et humour) et d'une certaine pudeur qui fait de Robert Brasillach un grand critique littéraire.