Contrairement à l'hypothèse avancée il y a quelques années encore par certains historiens, il est maintenant avéré que l'exode des Pieds-noirs n'est pas imputable à l'OAS, ou à quelque sentiment de panique, mais résulte d'une volonté délibérée des dirigeants du FLN.
L'une des plus grandes migrations du XXe siècle va s'opérer dans des conditions épouvantables, indignes d'une nation telle que la France.
Un véritable nettoyage ethnique qui va intéresser plus d'un million d'individus avec l'hostilité marquée du gouvernement, de certains édiles et d'une grande partie de la population métropolitaine indifférente.
Les Métropolitains, en règle générale, n'ont jamais cherché à comprendre les malheurs de cette communauté et ont été sensibles à cette désinformation.
Les Pieds-noirs sont, depuis l'exode, les boucs émissaires, mais ils sont, en même temps, la mauvaise conscience des politiques. Les médias, notamment le service public les ont superbement méprisés. Pour eux ils n'existent pas. Aucune invitation contradictoire à des émissions les concernant.
En revanche, pléthore de films engagés à la gloire du FLN, insultants pour les Pieds-noirs, leurs parents, leur communauté...
Qu'en est-il un demi-siècle plus tard, et quel bilan peut-on en tirer ?
Guy Pujante (1928-2012) est à l'orée de sa vie familiale et professionnelle quand il est pris dans la tourmente de la guerre d'Algérie. Rappelé dans les bataillons de protection à la frontière marocaine, puis dans les unités territoriales, il choisit d'opérer dans un groupe antiterroriste. Il sera de tous les mouvements Algérie Française successifs. Responsable syndical au niveau algérien, administrateur de l'établissement public nationalisé qui l'emploie, il va, en compagnie des principaux responsables de la Société Civile d'Oranie, proposer des solutions pour une Algérie Nouvelle Française. Constatant l'inanité de la lutte démocratique, il s'oriente vers la clandestinité et la lutte armée. Il fait partie du petit groupe qui créé l'OAS en Oranie.