La formation des officiers de la Grande Guerre, du sous-lieutenant au colonel Former des officiers pour la revanche devient, après 1871, une ardente obligation. L'insuffisance des officiers n'est pas la moindre des causes de la défaite. Quand la République entreprend d'instruire la Nation avec les lois Ferry, l'armée se lance dans la formation de ses officiers. A partir de 1881, nul ne peut être nommé sous-lieutenant s'il ne sort d'une école.
A côté de Polytechnique et de Saint-Cyr sont créées les écoles d'armes à Saint-Maixent, Saumur, Versailles, Fontainebleau et Vincennes. L'idée s'impose aussi que l'instruction initiale doit être complétée par une formation en cours de carrière. Parallèlement, sont instruits des officiers de complément pour encadrer les unités de réserve. Au prix du limogeage d'un général sur deux, de la mort d'un Saint-Cyrien sur deux, au cours des premières semaines de guerre, l'armée apprend la guerre.
Des écoles sont ouvertes pour instruire en cinq mois de futurs aspirants, qui remplacent les officiers tués et bientôt constituent l'ossature des unités. L'armée de 1918 détenant les clés de la victoire néglige de se remettre en cause en adaptant sa doctrine aux conditions du combat aéroterrestre, elle se réfugie derrière la ligne Maginot, immobile, dans l'attente des coups qui bientôt la frappent.
1940 est en gestation dans l'armée et son corps d'officiers de 1918.
Ancien élève de Saint-Cyr, officier d'infanterie, le lieutenant-colonel (ER), ancien chef de la division des traditions du Service historique de l'armée de terre à Vincennes (1989-1999), où il traitait des questions de symbolique, de comportement et de patrimoine militaires, Christian Benoit est historien et conférencier. Administrateur de la Société des amis du musée de l'Armée, il a été, pendant huit ans, le rédacteur en chef de sa Revue et a assuré la publication de La SAMA, un siècle de mécénat, en 2009.
Il a codirigé, en 2000, la publication d'Un rêve d'aventures, pour le centenaire des troupes de marine ; en 2009, celle du Sacrifice du soldat. En 2013, il a publié Le Soldat et la Putain, consacré aux relations entre les soldats et les prostituées, et en 2014 une Histoire illustrée de l'Ecole militaire. En 2017 et 2018, il a préparé la publication d'un ouvrage en cinq volumes des actes des colloques organisés par l'académie des Sciences d'outre-mer et a codirigé la publication de La Grande Guerre, matrice du XXe siècle, ouvrage conçu par les quatre sociétés d'amis des musées de l'Armée, de la Marine, de l'Air et de l'Espace et du Service de santé.