Les nations frémissantes contre Jésus-Christ et son Eglise

Il s'écria (Saint Paul) : "Prenez garde, ô Nations ; ne vous élevez point par l'orgueil, mais tenez-vous dans la crainte. Car si Dieu n'a point épargné les branches naturelles qui ont été rompues, vous devez craindre qu'il ne vous épargne pas davantage. Considérez donc sa sévérité et sa bonté... Autrement vous serez aussi retranchées."
Hélas ! les alarmes de saint Paul n'étaient que trop fondées.
L'orgueil, et quel orgueil ! s'est emparé des Nations ; c'est une ivresse qui ne s'est jamais vue. Les droits de l'homme sont partout célébrés, exaltés, prescrits, imposés ; et les droits de Dieu, partout ridiculisés, en attendant qu'ils soient partout effacés ! Mais aussi, il faut être sourd pour ne pas entendre le craquement des branches ; grand Dieu, quel bruit ! le craquement de la France, le brisement de l'Italie, la rupture de l'Autriche et des autres nations. Ce sont les branches de la Gentilité qui à leur tour sont menacées de retranchement. L'olivier éternel va-t-il donc encore une fois changer de couronne et de parure ?...
C'est en pensant à cette tristesse de saint Paul que j'ai écrit ces pages ; je sentais quelque chose de son coeur passer dans mon coeur : puisse-je faire impression ! Mais que le cher lecteur ne se décourage pas et entreprenne de me lire jusqu'au bout à côté des teintes de tristesse, il apercevra toujours les lueurs de l'espérance !
En réfléchissant en effet sur le châtiment et l'état de misère des Nations, j'ai rencontré chez elles, et salué avec transport, un principe de guérison et de salut qui ne se trouvait pas chez le peuple juif : la présence de l'Église. L'Église sauvera les Nations, et aussi les restes d'Israël. C'est la conclusion de saint Paul : "Dieu, dit-il, les a tous
renfermés dans l'incrédulité - Israël et les Nations, tous, dans l'incrédulité - afin d'exercer sa miséricorde envers tous.
O profondeur des trésors de la sagesse et de la science de Dieu !" O magnifique synthèse du plan divin !