"Lorsque l'on écoute les gens du monde parler du christianisme, on constate à quel point chaque terme, chaque dogme, est objet de malentendu. Cela s'explique tout simplement parce que le christianisme est mal enseigné ou même n'est plus enseigné du tout. Il en résulte l'idée générale, et fausse, (premier malentendu) que, d'ailleurs, il n'y a rien à apprendre. Le christianisme se réduit alors à un vague sentiment philanthropique.
Ces malentendus qui règnent aujourd'hui dans la conscience collective sont, en fait, de très anciennes hérésies, qui poursuivent ainsi leur existence comme ces bactéries datant d'un milliard d'années et qui continuent à pulluler. Les bactéries, c'est de l'information. Les hérésies, c'est de l'information. On appelle hérésie une doctrine ou une théorie qui n'est pas conforme au message initial inscrit dans la sainte Bibliothèque hébraïque et dans les livres de la Nouvelle Alliance.
Ce livre aborde quatre malentendus principaux : la conception irrationnelle de la foi, le problème de la trinité, le problème de l'incarnation, la conception gnostique de la chute originelle.
Lorsqu'on a accumulé tous ces contresens et tous ces malentendus, le christianisme devient, bien entendu inintelligible. Alors on ajoute un contresens de plus, en parlant, avec quelque délectation aussi, du mystère. Si, dans la langue française d'aujourd'hui, le mot mystère signifie généralement ce à quoi on ne comprend plus rien, dans le langage des Livres de la Nouvelle Alliance, les musteria étaient, au contraire, les secrets intelligibles proposés à l'intelligence humaine pour être son pain.
A l'évidence, pour ceux qui sont supposés professer la doctrine chrétienne, cette accumulation de contresens est très malsaine et, à la longue invivable. Pour ceux qui sont dehors, l'effet est également désastreux et répulsif.
Le christianisme est tout d'abord une Pensée. C'est même la Pensée créatrice de Dieu. Il importe de découvrir son contenu." Claude Tresmontant