Chaque année, le 30 avril, tous les légionnaires du monde, qu'ils soient en France ou en opération, célèbrent l'anniversaire du légendaire combat de Camerone, qui vit les képis blancs se couvrir d'une gloire éternelle. C'est en effet le 30 avril 1863, pendant la campagne du Mexique, dans l'auberge de Camaron, que 65 légionnaires, sous les ordres du capitaine Danjou, tinrent tête à une armée mexicaine forte de plus de 2000 hommes. Au bout de onze heures d'une lutte sans merci, seuls cinq braves étaient encore debout. Les mexicains, impressionnés par leur courage, leur accordèrent la vie sauve et leur laissèrent leurs armes.
Pour exemplaire qu'il soit, le récit de cette bataille homérique tel qu'il est dit à chaque anniversaire de Camerone reste un hymne lyrique mais abstrait : il y manquait jusque-là l'odeur de la poudre, de la sueur et du sang et l'épaisseur des hommes qui tombèrent ce jour-là pour la gloire de la Légion et des armes de la France.
C'est ce vide que vient combler ce livre. Grâce à Joaquin Manes, ses recherches et son talent de conteur, nous suivons pas à pas, minute par minute, les légionnaires de la 3e compagnie du Capitaine Danjou jusqu'à leur sacrifice final. Avec Alonso, jeune asturien qui a quitté sa pauvre province natale pour chercher fortune sous le képi blanc, nous affrontons le soleil brûlant des Terres Chaudes mexicaines et les charges furieuses de la cavalerie ennemie. Nous plongeons dans le vacarme et la fureur des corps à corps, nous voyons nos camarades tomber un à un à nos côtés, nous formons le dernier carré et tendons notre dernier souffle dans la cour de l'hacienda dont le nom restera à tout jamais synonyme de sacrifice, de bravoure militaire et de respect de la parole donnée...
Joaquim Manes Postigo, né à Séville en 1959, est avocat de profession. Ses enquêtes historiques sur des événements hors du commun l'ont conduit à publier quatre livres outre celui-ci : Rêves de Conquête - Espagnols à Saïgon ; La Chimère d'un Royaume ; Espagnols dans la Légion étrangère française ; et, récemment : Soldats sans drapeau.