Les années 1989-2001 resteront comme une période-charnière dans l'histoire du monde contemporain : elles auront vu l'émergence de nouvelles formes d'affrontement et de nouveaux types d'acteurs sur la scène internationale. En effet, en une douzaine d'années et à la faveur d'une extension des marchés et de la communication à la dimension planétaire, les États mais aussi les Entreprises auront transformé la concurrence commerciale en guerre économique et les échanges de connaissance en guerre de l'information. Dans le même temps, les notions de territoire et d'institutions seront devenues plus floues avec l'émergence d'organisations non gouvernementales (pas toujours altruistes) et de mouvances criminelles (souvent liées à la drogue, parfois aux extrémismes confessionnels) pouvant aller jusqu'à la guerre terroriste comme l'a appris le monde le 11 septembre 2001.
Ces transformations profondes des rapports entre les hommes accompagnent étroitement la "mondialisation" que d'aucuns veulent peindre de couleurs exclusivement séduisantes. Certes, l'ouverture de nouveaux marchés, l'accélération des échanges d'informations, de biens, services et capitaux ont engendré une croissance globale indéniable dont les pays industrialisés - et nous en sommes ! - ont largement profité, en particulier les Etats-Unis dorénavant seule hyper-puissance. Mais l'ampleur et la brutalité sans précédent de ces changements ont provoqué de violents déséquilibres, en particulier au détriment des pays les moins avancés : "Les riches sont devenus plus riches et les pauvres plus pauvres" ; les déshérités sont souvent devenus des désespérés prêts au suicide terroriste comme le démontre la situation prévalant au Proche-Orient.
Par ailleurs, la guerre du Golfe et les guerres balkaniques ont illustré la mise en place d'une pax americana contestable dans ses buts et procédés. La mondialisation c'est aussi cela !
Dans son ouvrage, l'auteur s'efforce de décrire et d'expliquer ces conséquences de la "mondialisation" que sont "la guerre économique", "la guerre de l'information" et "la guerre terroriste". On tracera aussi modestement quelques pistes de réflexion pour les affronter.
Présentation de l'auteur : Né en 1935, ancien élève du Prytanée militaire de La Flèche, le général de brigade Jean Pichet-Duclos a porté l'uniforme pendant quarante-et-un ans dont trente-six de service actif.
Entré à Saint-Cyr en 1956, il sert trois ans en Algérie puis partagera sa carrière entre les troupes alpines (il a, en particulier, commandé le 27è bataillon de chasseurs alpins à Annecy), les études linguistiques et, surtout, le renseignement militaire.
Diplômé de l'Institut national des langues et civilisations orientales ("Langues-O"), il occupera successivement les postes d'attaché militaire adjoint à Prague, d'officier de renseignement à l'état-major de la 1ère armée à Strasbourg, d'attaché de la défense à Varsovie et de commandant de l'École inter-armées du renseignement et des études linguistiques (ElREL) à Strasbourg de 1987 à 1992.
Après son départ de l'armée, il entre au groupe Défense Conseil International où il crée un service d'intelligence économique (INTELCO).
Il participera à la rédaction du rapport "Intelligence économique et stratégie des entreprises" publié en 1994 par le Commissariat général du Plan. En 1997, il crée l'École de guerre économique au sein de l'École supérieure libre des sciences commerciales appliquées (ESLSCA) à Paris.
Co-auteur avec C. Harbulot de La France doit dire non ! (Plon), il a écrit de nombreux articles dans la Revue Défense nationale.