Une langue à la fois classique et pleine de trouvailles .
4/5 Réseau Regain.
.----.Couronné par le prix des Deux
Magots en 1949 pour son premier
livre (L’Europe buissonnière), Antoine
Blondin (1922-1991) fit sensation
avec sa manière désinvolte d’aborder
la guerre alors qu’il avait passé deux
ans au STO en Allemagne. Encouragé
par un article favorable de Marcel
Aymé, le romancier publia son
deuxième livre à La Table ronde, sous
la direction de Roland Laudenbach.
Publiés en 1952, Les Enfants du bon
Dieu furent écrits en moins d’un
mois. Blondin avait pour amis Roger
Nimier, Jacques Laurent et Michel
Déon, tous de droite quand il fallait
être communiste pour être à la mode,
les quatre écrivains, qui opposaient
l’amitié, le style et l’honneur au terrorisme
intellectuel, devinrent « les
Hussards» pour Bernard Frank.
Ce nouveau volet de l’autobiographie
à peine masquée se prolongera
dans L’Humeur vagabonde, Un
singe en hiver et Monsieur Jadis. En
1968, Michel Audiard s’inspira du
titre livre pour son film éponyme. Ce
roman met en scène les aventures
d’un professeur d’histoire, Sébastien
Perrin, qui épouse une jeune bourgeoise
d’origine slave, Sophie Rostopchine,
à la fin de la guerre. Pour le
héros, l’école et le mariage correspondent
à une double prison dont il
est à la fois le prisonnier et le geôlier.
L’enseignant rejette le traité de Westphalie
et bâtit une histoire à sa
manière. Parallèlement, Albertina,
une princesse allemande, lui fait
tourner la tête. Mais tout rentrera
dans l’ordre, à la fin! Claires et élégantes,
toutes les observations qui
sonnent si justes sont servies par une
langue à la fois classique et pleine
de trouvailles. Une impeccable écriture
à l’imparfait du subjectif sur la
crise de la trentaine. [ Notes de lectures de Georges Leroy du mois de juillet 2007 ]