Capacité à créer une atmosphère remarquable.
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.----. Jakob Bach est le maître d’école de Gnadenthal en 1920. Situé au bord de la Volga, ce village abrite des Russes d’origine allemande. Ils sont nombreux le long du grand fleuve et forment cette communauté spécifique des Allemands de la Volga. C’est l’Impératrice Catherine II qui les a fait venir au XVIIIème siècle pour aider au peuplement de la Russie.
Ces Allemands veulent garder leur culture et le doux Bach tente d’inculquer à des élèves indifférents la beauté des vers de Goethe ou Schiller.
Un jour, il reçoit une étrange lettre mal écrite qui le convie à dîner dans une ferme, de l’autre côté du fleuve. Piqué par la curiosité, il s’y rend, conduit en barque par un Kazakh mutique. Le maître des lieux lui demande, en échange d’un bon salaire, d’inculquer à sa fille Klara un bagage de culture générale qui lui permettra de faire un bon mariage en Allemagne.
L’argent n’intéresse guère Bach mais il accepte, soucieux de transmettre son savoir. Les cours commencent, dans des conditions particulièrement étranges et la vie du modeste instituteur va basculer.
Après l’immense succès de son premier roman, Zouleikha ouvre les yeux, la Tatare de Kazan, Gouzel Iakhina, nous offre un très bon deuxième roman. La maîtrise de l’écriture est excellente et, là encore, la capacité à créer une atmosphère remarquable. Tout au long des 500 pages le lecteur suit la vie de Bach aux péripéties multiples, tant humaines que politiques. Certains passages, à la frontière du rêve et de la réalité, sont un peu étranges mais ils ne nuisent pas à la tension du récit.
Les Allemands de la Volga appartiennent aujourd’hui au passé et c’est avec bonheur que nous les découvrons à travers ce roman. Et en refermant cette histoire, le lecteur comprend qu’il ne l’oubliera pas.
[ Publié le 12 juin 2022 par adelacoste ]
P.S. : Ce blog a une seule ambition : faire partager les lectures qui, depuis plusieurs décennies, m'ont ému, enthousiasmé, impressionné par leurs qualités historiques ou, surtout, littéraires. Il fera référence à des auteurs classiques ou contemporains, célèbres ou oubliés. Seule compte la qualité de l’œuvre avec tout ce que cela peut comporter de subjectif.