La geste des Normands.
5/5 Revue des cercles d'études d'Angers
.----. P. Aubé excelle dans la peinture de cette civilisation à la fois raffinée et barbare ; il évoque en historien, mais sans s'y complaire, les horreurs et les turpitudes qui n'ont pas manqué dans les siècles de foi où il conduit son lecteur. Il met en évidence, en rapportant simplement les faits, comment ces aspects peu glorieux de la nature humaine n'altéraient pas alors un profond esprit religieux. Si le sens de Dieu et de sa grandeur ne suffisait pas à maitriser les appétits de nourritures terrestres, il n'était pas alors question, comme on l'a vu depuis, de chercher des justifications théoriques à ces appétits. C'est l'esprit qui se dégage de la "gesta Normandorum" telle qu'elle nous est contée : il nous est une garantie de l'authenticité du récit. Mais l'auteur n'a pas voulu faire une étude psychologique, encore moins religieuse. Ce qu'il nous retrace de façon captivante, c'est la geste des Normands elle-même, dont l'histoire classique ne nous livre souvent que des épisodes détachés dont on voit mal l'unité. ( suite... ).
La geste des Normands.
5/5 Revue des cercles d'études d'Angers
.----. P. Aubé excelle dans la peinture de cette civilisation à la fois raffinée et barbare ; il évoque en historien, mais sans s'y complaire, les horreurs et les turpitudes qui n'ont pas manqué dans les siècles de foi où il conduit son lecteur. Il met en évidence, en rapportant simplement les faits, comment ces aspects peu glorieux de la nature humaine n'altéraient pas alors un profond esprit religieux.
Destin curieux.
5/5 Revue des cercles d'études d'Angers
.----. C'est un destin curieux que celui de ce royaume méditerranéen, ébauché par des aventuriers venus servir en mercenaires les petits souverains d'une Italie encore morcelée pour des siècles, affermi et étendu par un autre aventurier, Robert Guiscard, transmis par lui et ses fils Roger Borsa et Bohémond. Ce dernier alla chercher fortune en Terre Sainte où il se tailla la Principauté d'Antioche. C'est un neveu de Robert Guiscard, Roger II, qui devait être sacré premier roi de Sicile le 25 décembre 1130 à Palerme. Mais ce nouveau royaume, peu soumis à ses princes, fut pour eux l'objet de luttes continuelles contre leurs vassaux, contre l'empereur, et parfois contre le Pape lui-même. Celui-ci en effet était pris entre l'empire et le royaume normand et s'efforçait de s'appuyer tantôt sur l'un et tantôt sur l'autre, en évitant de s'assujettir à aucun des deux. C'est pour se débarrasser définitivement des prétentions normandes sans cesse renouvelées que le Pape Urbain IV offrit finalement la couronne de Sicile au frère de saint Louis, Charles d'Anjou, "le boîteux". La dureté avec laquelle celui-ci imposa son autorité rendit les Français odieux et, en moins de vingt ans, la couronne lui échappa au profit de Pierre III d'Aragon qui, par sa femme Constance, se rattachait à la dynastie normande. Des jours fastueux de ce Royaume à l'existence presque toujours précaire, nombre de monuments qui nous sont parvenus témoignent encore, en particulier la magnifique basilique de Monreale, le Mont Royal, et bien d'autres que l'auteur évoque avec goût tout au long de son récit. ( suite ).
VASTE FRESQUE
4/5 REVUE DES CERCLES D'ETUDES D'ANGERS
Après son excellent "Baudouin IV de Jérusalem", Pierre Aubé consacre sa compétence d'historien et son talent d'écrivain à une vaste fresque non moins haute en couleur. Centré sur le royaume normand de Sicile, avec ses extensions épisodiques en Espagne, en Afrique et au Proche-Orient, c'est toute l'épopée normande qu'évoque ce livre qu'on lira avec passion si on aime un peu l'histoire : depuis l'invasion de l'Europe au début du IXe siècle par ces hommes du Nord qu'on appelle ici Vikings, là Normands, ailleurs Varègues ou Varanges, jusqu'aux " Vêpres siciliennes" en 1282, qui marquent la fin du règne de Charles d'Anjou, frère de saint Louis, sur la Sicile,, et au couronnement de Pierre d'Aragon la même année. ( numéro 6 juin 1984 )
Reproches.
2/5 Revue des cercles d'études d'Angers
.----. S'il fallait faire des réserves, ce serait sur certains jugements concernant des faits touchant l'histoire de l'Eglise et qui demanderaient sans doute une vision plus surnaturelle et plus de sens chrétien de l'histoire. Ils sont rares dans ce livre de près de 400 pages, et véniels par rapport à tout ce qu'on a pu dire sur ces sujets délicats. Un reproche minime, mais la chose est d'autant plus désagréable qu'elle aurait pu être évitée à peu de frais, c'est le nombre des erreurs typographiques, surtout peut-être dans la seconde moitié du livre. [observation valable pour l'édition de 1983, non vérifiée pour les suivantes. ( numéro 6, juin 1984 ) ]